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Plan équilibre 22-26: Les syndicats de la fonction publique jurassienne prennent acte avec inquiétude des décisions du Parlement jurassien

Jura /

Les syndicats de la fonction publique jurassienne (Syna, APJU, SEC, SEJ, SPOCJ et SSP), qui composent la CDS, enregistrent la volonté de faire passer une nouvelle fois à la caisse les employé∙e-s de l'État pour participer au rééquilibrage des finances cantonales. Contrairement à la semaine de vacances non payée prévue initialement, la formule retenue présente les avantages de concerner de manière identique l'ensemble de la fonction publique et, surtout, de ne pas ancrer de façon définitive l'effort exigé. Les salaires ne seront réduits une fois de plus que sur une période de trois ans, ce qui coïncide avec l'arrivée de Moutier. 

Les syndicats tiennent à rappeler que les efforts consentis par le personnel de l'État sont nombreux et répétitifs. En 2023 seulement, c'est une économie de 5,3 millions qui est réalisée par l'octroi à moitié seulement du rattrapage du renchérissement.

D'autres mesures ont été prises auparavant. Un programme d'économies en 2008, puis le programme de sinistre Mémoire OPTIMA en 2014. Enfin une baisse linéaire des salaires en 2017 de 1,5%, jamais rattrapée malgré une convention entre partenaires sociaux. Depuis 1980, les charges de personnel n'ont fait que diminuer proportionnellement. Si elles représentaient alors 55% des charges réelles de fonctionnement, cette part passait en 2020 à 32%. Clairement, ce ne sont pas les charges de personnel qui grèvent toujours plus le budget de l'État, mais bien le financement de prestations parfois imposées par le pouvoir supérieur.

Il faut être conscient que cette dévalorisation permanente doit absolument être abandonnée après la période de trois ans annoncée. Il faut trouver le moyen de dépenser moins en réduisant les prestations de l'État, ou alors, si ce n'est pas possible, il faudra admettre de trouver des sources de financement permettant d'assurer les prestations à fournir. Mais évitons absolument de rendre les emplois dans la fonction publique jurassienne de moins en moins attractifs, les conséquences seraient négatives à terme pour l'ensemble de la population. 

Quel message pour le secteur privé ?

En période d'inflation, le message envoyé par les Autorités jurassiennes au secteur privé est dévastateur. En effet, les autorités politiques en matière de gestion du personnel doivent assumer leur rôle d'exemple. Toute dévalorisation des conditions de travail dans le secteur public porte des risques certains de dégradation dans le privé. 

Un rôle social oublié ?

Nous ne pouvons terminer sans faire part de notre désarroi quant à des mesures d'économies faites sur les plus faibles. La réduction du seuil du revenu donnant droit à un subside pour les primes de caisse maladie en est un. Ces primes augmentent sans cesse, inflation ou pas, il n'est pas acceptable de réduire le nombre de bénéficiaires de l'aide indispensable de l'État. Même souci pour la suppression envisagée de Clos-Henri. Le soutien aux personnes souffrant de dépendances, plus particulièrement dans les Franches-Montagnes, en est réduit avec des conséquences sociales que le Parlement n'a pas voulu évaluer. Sans parler des pertes d'emplois à la clé.

Et à une voix près, le doublement de la quote-part patient lors d'interventions des soins à domicile a été rejeté. Ces décisions font craindre le pire pour l'avenir car manifestement une majorité se dessine gentiment pour protéger les plus forts, quitte à ce que cela coûte aux plus faibles.

Coordination des syndicats de la fonction publique jurassienne (CDS)

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