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Une retraite bien méritée pour Joël Mugny

 En trente ans chez Syna, Joël Mugny, responsable de Syna Genève, a exercé plusieurs métiers… sans changer d'employeur! Au moment de remettre les clés du bureau genevois à son successeur, il revient sur les temps forts de sa carrière.

J'ai rejoint le syndicat FCTC (ancêtre de Syna) peu avant la crise économique de 1992, qui a provoqué un grand nombre de fermetures et de faillites! J'ai alors été très sollicité par l'accompagnement de ces procédures de faillite. J'ai également été chargé de réactiver la caisse de chômage du syndicat. Et comme il y avait beaucoup de spécificités par rapport aux assurances, aux impôts à la source etc. tout le travail s'est fait à Genève. Durant ces premières années, j'ai donc fait beaucoup de gestion, de finances, et d'administration…

Fusion et secteur tertiaire

Fin 1998, le regroupement de plusieurs syndicats a donné naissance à Syna. Le secteur tertiaire est alors venu s'ajouter à nos activités. J'ai repris toutes les négociations des secteurs de la vente, des EMS, de la coiffure, de la boulangerie etc. sur Genève. D'administrateur, je suis peu à peu devenu négociateur…
De cette période, je garde un souvenir fort de l'initiative «Plus de bras pour plus de cœur», pour laquelle Syna a récolté seul les signatures nécessaires, et qui a obtenu plus de 70% de «oui» devant le peuple! Il s'agissait de renforcer le personnel des EMS pour assurer la qualité des soins et de l'accompagnement des résidents.

Responsabilités intersyndicales 

À Genève, les différents syndicats sont regroupés au sein de la Communauté Genevoise d'Action Syndicale (CGAS). Ensemble, nous agissons sur le plan politique. Nous défendons les intérêts des travailleurs et des travailleuses. Et nous lançons régulièrement des initiatives, comme celle pour l'introduction d'un salaire minimum à 23 francs qui sera prochainement soumise au vote. Mon travail chez Syna a donc également une dimension politique…

La formation, un enjeu essentiel 

Vice-président de la CGAS durant plusieurs années, j'ai aussi présidé la commission de gestion et de formation professionnelle. Cette thématique me touche beaucoup, car la formation tout au long de la vie me semble plus importante que jamais. Par exemple, l'avènement des caisses automatiques a quelque chose de réjouissant, car les caissières qui passent leur journée à faire défiler des produits pour les scanner ont très souvent des problèmes de dos. Néanmoins, il faut impérativement former toutes ces personnes pour qu'elles puissent continuer à participer à la vie active!

Et demain? 

Maintenir la vie syndicale est un vrai défi, car les jeunes s'engagent différemment. Ils préfèrent une action immédiate à un engagement à long terme. Sur Genève, je pense que Syna doit se renforcer dans le secteur tertiaire, notamment dans la santé. Et plus généralement, nous devons nous engager dans la lutte pour le climat, qui est aussi une lutte sociale. En effet, le dérèglement climatique affecte aussi la santé des travailleurs-euses. Enfin, la crise du coronavirus risque de provoquer une crise économique qui nous ramènera à une situation proche de celle que j'ai connue dans les années 90. Syna devra être là pour défendre tou-te-s les travailleurs-euses, qui ne doivent payer seuls le prix de cette crise sanitaire.

Le mot de la fin 

Je m'estime chanceux d'avoir pu passer autant d'années avec Syna. J'ai pu exercer plusieurs métiers, j'ai pu m'engager et j'ai connu de nombreuses satisfactions. Longue vie au syndicalisme et osons le changement. Unis nous sommes plus forts, c'est certainement le message qui doit être la première vision que nous devons transmettre à nos collègues et futurs adhérents.