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Vers une initiative pour un salaire minimal

Vaud /

Le jeudi 19 janvier, un comité unitaire composé de plusieurs syndicats, dont Syna, et de partis politiques, a annoncé un projet d'initiatives pour un salaire minimal vaudois «pour le droit de vivre dignement de son travail». 

Dans son édition de novembre 2022, dans un article intitulé «Le salaire minimal est sur la sellette», Syna Magazine exprimait la crainte que la motion du conseiller national obwaldien centriste Erich Ettlin ne passe la rampe du Conseil national. Des craintes qui se sont malheureusement matérialisées, puisque le 14 décembre dernier, le Conseil national a adopté cette motion à une courte majorité de 95 voix contre 93. «Ce vote», souligne Thierry Lambelet, responsable de Syna Vaud et membre du comité unitaire, «montre bien les réticences de certains milieux patronaux à limiter la sous-enchère salariale et à garantir à chaque travailleur et travailleuse un salaire permettant de vivre dignement. Dans le canton de Vaud, alors que l'inflation prend l'ascenseur et que certains peinent à se relever de deux ans de pandémie, le moment nous est apparu opportun pour lancer un projet de salaire minimal légal. Dans notre réflexion, nous nous sommes inspirés de ce qui a été fait à Neuchâtel et à Genève, tout en intégrant une composante supplémentaire pour garantir que ce salaire minimal ne puisse pas être remis en cause par une motion du type de la motion Ettlin».

C'est pourquoi le projet présenté comprend deux textes. Le premier est constitutionnel afin d'ancrer le principe d'un salaire minimum dans la constitution vaudoise. Le deuxième est législatif, pour introduire un salaire minimum légal cantonal à 23 francs par heure, indexé sur le coût de la vie dès le premier janvier de cette année.

Une vie digne pour toutes et tous

«Ce salaire minimal a pour but de permettre à chacun et à chacune de vivre dignement de son travail», témoigne Thierry. «Selon le rapport social vaudois, en 2017, 14% du personnel salarié du privé touchaient des «bas salaires», soit moins de 3930 francs. Aujourd'hui, environ 10% des personnes salariées sont concernées. Un salaire minimal cantonal permettrait d'atteindre toutes les personnes employées dans le canton, qu'elles soient couvertes ou non par une convention collective de travail (CCT), en considérant qu'aujourd'hui les CCT ne couvrent qu'environ la moitié du personnel salarié du canton. Or, ce sont souvent dans les secteurs qui ne sont pas couverts que l'on retrouve des bas salaires».

Après plusieurs mois de travaux préparatoires, ce projet d'initiative pour un salaire minimal cantonal a été déposé auprès de la Chancellerie vaudoise. Le comité unitaire attend maintenant les déterminations des services cantonaux compétents pour pouvoir publier les initiatives et organiser la récolte de signatures. 

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