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Moins de champagne et plus d'eau potable

Le 27 septembre dernier, le peuple genevois s'est prononcé en faveur du congé paternité et du salaire minimum légal (SML) entre autres. En ces temps incertains, une réelle prise de conscience est en train d'émerger. Quel choc ce fut de voir dans notre belle ville opulente des queues interminables aux Vernets de personnes qui attendaient plusieurs heures afin d'obtenir des produits de première nécessité. Cette misère que l'on arrivait encore à cacher il y a quelques années nous est venue comme un boomerang dans la figure. Un consensus politique était apparu afin de venir en aide à ces gens de l'ombre, mais malheureusement un front nauséabond venu de l'UDC et du MCG a bloqué cette aide d'urgence en invoquant des motifs fallacieux. Les électeurs devront s'en souvenir pour le futur.

La crise sanitaire que nous vivons a ébranlé nos convictions les plus profondes. Nous nous sommes rappelé que nous sommes fragiles, que ce monde va excessivement vite et peut nous mettre à terre sans sommation. Nous sommes à la recherche de notre dignité perdue. Un salaire digne pour vivre et non plus survivre, du temps avec ses enfants, le papa qui pourra plus s'investir dès la naissance, recentrer quelque peu la boussole des valeurs. 

Le syndicat Syna se félicite et se réjouit de ces changements qui espérons-le en annonceront d'autres. Nous le constatons avec le personnel soignant: les applaudissements ne suffisent plus. Il faut une meilleure conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle, plus d'effectifs et une revalorisation de ces métiers exigeants. Espérons que le Conseil d'État puisse enfin entendre les doléances du personnel.

Nous devons changer de paradigme. Notre existence, fugace, doit être mieux équilibrée. Nous devons léguer à nos générations futures un meilleur héritage, des conditions de travail dignes. Thomas Sankara déclarait si justement «qu'il faut choisir entre le champagne pour quelques-uns et l'eau potable pour tous.» Le partage des richesses doit être revu, ces légers changements que nous venons d'accepter par votation sont porteurs d'espoir. Certes, il ne s'agit que de mesurettes, mais de petites gouttes amènent finalement à un grand fleuve.

Tirons un enseignement des vicissitudes de cette vie et soyons prêts à relever les nombreux défis qui nous attendent. Plus que jamais, nous sommes porteurs de notre propre changement. 

02.12.2020 dans la rubrique L'Invité de Tribune de Genève et diffusé sur le site web: https://www.tdg.ch/moins-de-champagne-et-plus-deau-potable-217113892903

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