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Syna dénonce la voyoucratie patronale transfrontalière de Pimkie

Les employées de Pimkie ont tenu une conférence de presse ce matin à Genève pour dénoncer leur licenciement extrêmement violent le 21 décembre 2021 par téléphone. L'employeur leur caché la faillite de la filiale suisse de la marque française. Cette faillite a été prononcée le 17 décembre 2021 à Bâle. Défendues par le syndicat Syna, les employées jetées comme du kleenex ont expliqué à la presse ce qu'elles ont vécu, ce qu'elles vivent et leurs revendications.

Ci-dessous le communiqué de presse de Syna. 


Communiqué de presse

Syna dénonce la voyoucratie patronale transfrontalière de Pimkie

Pimkie a décidé d'offrir à ses employées suisses un cadeau de fin d'année incroyable. Le 21 décembre 2021 à 15h, soit 4 jours avant Noël, la filiale suisse de Pimkie, Mode Diffusion System (MDS) basée à Bâle annonce par réunion téléphonique à l'ensemble des vendeuses qu'elle a fait faillite le 17 décembre dernier. Elle leur ordonne de fermer immédiatement les portes des deux succursales de l'enseigne à Genève et à Crissier.

Les responsables de MDS qui ont cessé d'approvisionner les magasins depuis quelques semaines n'avaient donné la moindre information à leurs collaboratrices sur la situation de la filiale et encore moins sur la faillite. Les vendeuses ont donc continué à travailler après le prononcé de la faillite jusqu'au 21 décembre où elles ont été jetées dehors, sans salaire, sans lettres de résiliation ni attestations d'employeur. Or, non seulement les employées ont droit à leur salaire, mais aussi elles ont droit à ces documents pour pouvoir s'inscrire rapidement au chômage. Le seul document qui leur a été envoyé par courrier électronique c'est le formulaire intitulé « production de faillite » qu'elles devraient remplir et remettre à l'office de faillite.

En cachant l'imminence de la faillite à ses employées, la direction de Pimkie les a prises au dépourvu dans une stratégie diaboliquement réfléchie de sorte à paralyser une réaction organisée de leur part.

Cet agissement est la manifestation d'une voyoucratie patronale que Syna dénonce de toutes ses forces. Le traitement qui est réservé aux employées restées loyales à un employeur, en réalité, indigne de confiance qui les crucifie à la fin des opérations est intolérable. Il s'agit là d'un mépris et d'une déconsidération totale envers ces vendeuses qui méritent que les choses soient faites de manière digne.

Les employées ne comprennent pas ce qui leur est arrivé et comment leur direction a pu les traiter ainsi. Elles estiment qu'il n'y avait aucune urgence pour l'employeur à déclarer la faillite et que celui-ci n'a réellement pas cherché des solutions alternatives permettant de garder les emplois.

Syna met et mettra toute son énergie pour combattre cette voyoucratie patronale transfrontalière, signe d'un capitalisme incontrôlé. Pimkie, marque française appartenant à la famille Mulliez dont la fortune s'élève à 26 milliards d'euro, n'est pas à son premier fait d'armes. Elle a sévi en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en France puis récemment en Belgique où elle a mis sur le carreau des centaines d'employées avec la même violence et la même stratégie.

Partout, Pimkie a plongé les employées dans la précarité, empoché les bénéfices et laissé l'ardoise sociale à la collectivité. Détruire les emplois, jeter les salarié.es comme des malpropres sans se préoccuper de leur état moral, puis faire payer les dégâts financiers par les impôts sont des pratiques scandaleuses que Syna dénonce avec vigueur.

Cette énième faillite, annoncée de manière expéditive aux vendeuses par téléphone, appelle à une réforme profonde de la loi sur les faillites de sorte à mieux protéger les employé.es et à faire assumer leurs responsabilités humaines et financières aux employeurs.

Les vendeuses exigent le versement immédiat de leur salaire du mois de décembre de la famille Mulliez qui est le propriétaire de la marque Pimkie et qui se proclame « soucieuse des droits humains ».

Syna est aux côtés des employées pour les accompagner dans toutes les démarches durant cette période extrêmement compliquée.

Pour toute information complémentaire :

Komla Kpogli, secrétaire régional du secteur Tertiaire, 076 542 79 18

Fabrice Chaperon, responsable régional Syna Genève, 076 347 11 36

Facebook : synageneve