Par Syna le 30.8.2024
Catégorie: Syna Magazine

S’y retrouver dans la prévoyance professionnelle

À partir d'un certain revenu, nous sommes tous assurés dans le cadre de la prévoyance professionnelle et cotisons chaque mois à une caisse de pension. Mais comment ce système fonctionne-t-il exactement? 

Si l'on s'intéresse un peu à ce qui se passe avec l'argent versé, on rencontre de nombreux termes techniques intimidants. Nous vous expliquons ce qu'ils signifient pour vous aider à y voir plus clair.

Qui est affilié – seuil d'accès à la prévoyance professionnelle

Toute personne salariée gagnant au moins 22 050 francs par an doit être affiliée à une caisse de pension. Les personnes qui gagnent moins de 22 050 francs tombent sous le seuil d'accès et ne paient pas de cotisations, car leur revenu est trop bas pour qu'elles puissent épargner pour leur retraite.

L'employeur décide auprès de quelle caisse de pension assurer son personnel. Certains employeurs ont leur propre caisse de pension, comme par exemple Migros, et d'autres s'affilient à une fondation collective, comme Proparis 

Que paie la caisse de pension - Minimum LPP et surobligatoire

Chaque caisse de pension a son propre règlement. Celui- ci définit les prestations fournies par la caisse de pension, les personnes assurées et les montants que doivent verser les employeurs et les salariés. Ce règlement et les prestations sont déterminés par le conseil de fondation de la caisse de pension. Le conseil de fondation est composé de manière paritaire de représentants des salariés et des employeurs. Il peut décider que la caisse de pension verse des prestations plus élevées que celles prescrites par la loi (régime surobligatoire).

La loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) définit les prestations minimales que les caisses de pension doivent fournir. Toutes les caisses de pension doivent respecter ce minimum LPP. S'il faut apporter une modification à la LPP, le Parlement et le Conseil fédéral doivent présenter une proposition. Puisque nous ne sommes pas d'accord avec la proposition actuelle et que nous avons lancé un référendum, il y aura une votation populaire en septembre (plus d'informations sur le référendum en pages 6 et 7). 

Combien nous payons - bonifications de vieillesse

La caisse de pension doit garantir que nous puissions maintenir notre niveau de vie à la retraite, même si notre revenu n'est plus aussi élevé que pendant notre vie active. Pour ce faire, les salariés et l'employeur versent chacun une contribution à la caisse de pension, calculée en pourcentage du salaire. La cotisation des employés, directement déduite de leurs salaire, est appelée «bonification de vieillesse». Ces bonifications de vieillesse augmentent progressivement : elles sont de 7% au début de notre vie professionnelle et de 18% à la fin. L'idée est que les travailleurs âgés gagnent généralement plus et peuvent donc cotiser davantage. 

​Combien nous recevons – capital vieillesse et taux de conversion

Avec ces bonifications mensuelles, nous constituons une épargne: notre capital vieillesse. A la retraite, nous recevons une rente de ce capital vieillesse. Le montant de la rente est calculé à l'aide du taux de conversion. Actuellement, le taux de conversion de la LPP est de 6,8%. Cela signifie que pour 100 000 francs épargnés sous forme de capital vieillesse pendant la vie active, nous recevrons une rente de 6800 francs par an à la retraite. Celui qui a épargné un million de capital vieillesse reçoit par conséquent 68 000 francs de rentes par an.

Le montant de la rente de la prévoyance professionnelle dépend donc de deux facteurs principaux: le montant cotisé durant la vie active et le taux de conversion. Le niveau du taux de conversion est décidé par la sphère politique. Le Parlement propose actuellement que le taux de conversion soit abaissé et que nous recevions moins de rente par franc économisé. Nous voterons sur cette question le 22 septembre. 

Répartition des rentes – inégalités

Le montant qu'une personne verse à la caisse de pension pendant sa vie active dépend du montant de son salaire. Les personnes qui ont un salaire élevé peuvent épargner davantage pour leur retraite, tandis que celles qui ont un faible revenu peuvent épargner moins. Les pensions du deuxième pilier reflètent donc les revenus perçus pendant la vie active, ce qui pérennise les inégalités : ceux qui ont eu un salaire élevé reçoivent une rente plus élevée à la retraite. Cette inégalité se vérifie également chez les femmes, qui, en Suisse, gagnent toujours en moyenne 1500 francs de moins par mois que les hommes. Ce sont de surcroît aussi le plus souvent les femmes qui réduisent leur temps de travail pour assumer des obligations familiales, travaillant ainsi à temps partiel, ce qui réduit encore leur salaire. Le faible niveau de salaire des femmes se répercute ensuite sur leurs rentes. Cette inégalité n'a rien d'anecdotique : en moyenne nationale, les rentes du deuxième pilier des femmes sont inférieures de 44% à celles des hommes.

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