Par Juan Barahona le 27.6.2022
Catégorie: Travail

Prolongation de la CCT nationale pour 2023

Lors de sa conférence de branche de la coiffure, le syndicat Syna a accepté le résultat des négociations pour la Convention collective de travail nationale (CCN). Les coiffeuses et coiffeurs ont approuvé la prolongation d'une année (2023) de la CCN actuelle, accompagnée d'une hausse annuelle de 600 francs des salaires minimaux. Mais elles et ils ont également rappelé la nécessité impérative d'améliorer enfin et significativement, dès 2024, les conditions de travail, au moyen d'un partenariat social sincère et constructif.

La prolongation d'une année de la CCN, au motif des conséquences économiques post-pandémie, a été jugée acceptable. Cette concession significative de la part des coiffeuses et coiffeurs constitue un geste fort en direction des employeurs.

Dès le premier janvier 2023, tous les salaires minimaux mensuels (des non-qualifiés, AFP et CFC) augmenteront de 50 francs, soit 600 francs annuels ou une hausse de 1,25% à 1,5% selon les cas. Il ne s'agit cependant pas d'une revalorisation salariale mais d'une adaptation partielle au renchérissement cumulé depuis mars 2018 (date de l'entrée en vigueur de l'actuelle CCN).

Attentes fortes pour 2024

L'accord entre les syndicats (Syna/Unia) et Coiffure Suisse prévoit également que de nouvelles négociations s'ouvrent sans attendre pour la prochaine CCN, qui entrera en vigueur en 2024. Cette nouvelle convention collective aura une validité minimale de 3 ans et c'est sur elle que les coiffeuses et coiffeurs fondent leurs espoirs.

Depuis 2019, elles et ils revendiquent des améliorations significatives des conditions de travail et salariales. À cause de la pandémie, ces demandes ont dû être tempérées et le personnel de la branche a dû se contenter de deux prolongations successives. Or, il ne peut plus attendre. Le temps est venu désormais de donner à la branche des perspectives concrètes d'évolution, non seulement en valorisant son image – son rôle social et son importance pour la population ne sont plus à démontrer – mais surtout en accordant des conditions de travail et des salaires à la hauteur des compétences nécessaires pour exercer ce métier exigeant.

Salaires précaires

Lors de la conférence de branche, nos coiffeuses et coiffeurs ont rappelé l'impérative nécessité de revaloriser significativement les salaires, car le constat est implacable et hélas généralisé: comment vivre avec un salaire minimum initial de 3600 par mois (x12) – pour une coiffeuse non qualifiée en première année – et un salaire minimum maximal de 4030 francs (x12) pour une coiffeuse CFC avec 5 ans d'expérience? La pétition de Syna pour un 13e salaire, qui a récolté un franc succès auprès des 10 000 coiffeuses et coiffeurs de Suisse, a révélé la forte attente du personnel en matière salariale.

Valoriser les apprenties et apprentis

Pour nos membres, tracer des perspectives pour l'ensemble de la branche implique également une discussion de fond sur les personnes en apprentissage, qui doivent impérativement être soumises à la CCN et bénéficier de salaires minimaux contraignants.

Augmenter les contrôles

Il y a un dernier point sur lequel insistent les coiffeuses et coiffeurs: la nécessité de renforcer l'exécution de la CCN en accroissant le nombre de contrôles effectués dans les salons, partout en Suisse, afin de lutter contre la sous-enchère salariale et la concurrence déloyale, toujours d'actualité, bien que les contrôles paritaires fonctionnent plutôt bien et portent leurs fruits.

Sur ce point précis, les préoccupations sont partagées par Coiffure Suisse et le partenariat social se révèle efficace et à l'unisson. Syna fait confiance à ses partenaires et mise sur un état d'esprit constructif basé sur des intérêts communs pour déboucher enfin sur une nouvelle CCN nettement améliorée dès 2024.

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