Par Selina Tribbia le 9.7.2018
Catégorie: Engagement FR

Soutien individuel aux réfugiés

Un projet national visant à promouvoir l'insertion professionnelle des réfugiés a été lancé cette année. Du point de vue syndical, un suivi attentif est nécessaire. En effet, l'émergence d'une nouvelle catégorie de travailleurs acculés à accepter des conditions d'engagement précaires doit être évitée.

En Suisse, le taux d'emploi des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire est faible. Après dix ans de séjour en Suisse, à peine un réfugié sur deux en âge de travailler a un emploi; un taux qui n'est que de 25% chez les personnes admises à titre provisoire. Pourtant, pour assurer leur avenir en Suisse, les réfugiés seraient prêts à s'investir sans compter.
Dans le cadre du débat qui entoure la pénurie de personnel qualifié et devant la menace de limiter l'immigration («immigration de masse»), cette population se retrouve au centre de l'attention de la politique et de l'administration. Les facteurs comme la maîtrise des langues et l'activité professionnelle font l'objet d'une attention plus ciblée lors de la procédure d'asile, en particulier lorsque les perspectives d'une intégration réussie et d'un séjour de longue durée en Suisse sont bonnes.

Autonomie financière

Jusqu'à présent, les cantons étaient responsables de l'intégration des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire sur le marché du travail – avec des résultats variables. Les Grisons sont considérés comme un canton modèle, avec un taux d'emploi de 64% pour les réfugiés et de 66% pour les personnes admises à titre provisoire après quatre à cinq ans de séjour en Suisse.

Cependant, une entrée réussie sur le marché du travail ne signifie pas encore un succès à long terme! Les réfugiés sont en effet particulièrement exposés au chômage récurrent. C'est pourquoi nous portons un regard critique sur les programmes d'intégration proposés aujourd'hui. L'accent doit être mis sur la participation durable au marché du travail. Pour Syna, aucun doute: cela ne fonctionnera pas sans investissement dans des mesures de formation!

Solutions de branche

Certaines branches ont identifié très tôt l'intérêt d'offrir une formation pratique aux réfugiés afin de les employer par la suite. La formation Riesco, dispensée sur une année dans les secteurs de la construction et de l'hôtellerie et restauration, est un bon exemple. En plus des cours de langues et de connaissances professionnelles, elle comprend 2 stages de 5 semaines. À la fin de leur formation, les participants préparent leur dossier de candidature. Le cours est destiné à leur permettre de faire un apprentissage ou d'obtenir une attestation de formation professionnelle. En effet, seules ces qualifications garantissent une intégration et une employabilité à long terme.

La branche du nettoyage propose également des stages de 3 mois qui incluent des modules de formation afin de doter les réfugiés des compétences nécessaires. La question des salaires pendant les stages est traitée à l'interne de chaque branche, les besoins financiers fondamentaux étant couverts par l'aide sociale cantonale.

Intérêt et compétences

Les intérêts individuels et les connaissances préalables des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire devraient être pris en compte. En effet, il n'est pas logique de faire travailler un avocat formé en Afghanistan comme maçon. De plus, ces employés ont droit à un soutien individuel comme tout le monde.
Les employeurs doivent donc être sensibilisés aux compétences des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire. L'accompagnement par un professionnel de l'ensemble du processus d'intégration – soit en tant que coach, soit en tant que personne de contact pour les employeurs – est un facteur de succès important.

Plus d'informations
Selina Tribbia, responsable du service migration

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