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Lutter contre l’indécence salariale de l’État

Les 70 000 salarié-e-s des secteurs public et parapublic vaudois ne sont pas la «variable d'ajustement budgétaire» du gouvernement. Une prime de 15 francs par mois par employé-e, au titre de complément à l'indexation des salaires 2023 – la plus basse de Suisse romande (1,4 %), c'est indécent de la part d'un canton aux finances florissantes. Luisier est consorts seraient bien inspirés de prendre au sérieux la contre-proposition de celles et ceux qui servent réellement la population, au risque de devenir sinon de simples variables d'ajustement électoral.

Le Conseil d'État s'est dit prêt à débloquer une enveloppe de 15 millions de francs au titre de compensation salariale complémentaire à l'indexation – très partielle – des salaires 2023 (1,4%). Cette rallonge se ferait sous la forme d'une prime «vie chère» qui ne serait versée… qu'en 2024. Soit environ 15 francs par mois ou 0,18% pour chacun-e des 70 000 salarié-e-s du public (fonctionnaires, enseignants, CHUV) et parapublic (santé et social). 

Une prime aux conséquences néfaste

L'État est très loin du compte et des attentes du personnel. Tout d'abord, pour parvenir à la pleine indexation (3 %) il faudrait non pas 15, mais 100 millions supplémentaires. Ensuite, cette prime unique n'étant pas pérenne, donc pas intégrée au salaire, elle aurait des effets néfastes non seulement du point de vue des pertes salariales cumulées au long de la carrière mais aussi en termes de cotisations au deuxième pilier et donc de rentes futures. Enfin, les besoins financiers du personnel sont immédiats et ne peuvent attendre 2024: l'inflation cumulée depuis février 2021 atteint désormais 5,6%.

Les caisses de l'État sont pleines

Le message délivré par les milliers de manifestant-e-s mardi soir à Lausanne (28 mars) est clair: les salaires des employé-e-s des services publics et parapublics ne sont pas la variable d'ajustement budgétaire du canton. Le gouvernement ferait bien de se garder de vouloir financer en partie les services fournis à la population sur le dos de celles et ceux qui les assurent. L'attitude est d'autant plus indécente au vu de la situation financière du canton: les comptes sont bénéficiaires depuis près de deux décennies. Et en comparaison avec d'autres cantons (3,5% Zurich, 3,23% Bâle-Ville, 2,8% Valais, 2,74% Fribourg, 1,8% Neuchâtel), d'autres communes vaudoises (par ex. 3,5% Yverdon, 2,97% Lausanne), et même la Confédération (2,5%).

Contre-proposition syndicale

À cette dernière offre de l'État, le personnel et les syndicats font la contre-proposition suivante: tout d'abord, les 15 millions compensatoires débloqués par le Conseil d'État doivent être intégrés aux grilles salariales avec les augmentations de salaires qu'elles impliquent pour les mois de novembre et de décembre 2023; ensuite, ce salaire de novembre et décembre 2023 doit constituer le nouveau salaire de base à partir duquel l'indexation sera calculée pour l'année 2024; enfin, le Conseil d'État doit s'engager à indexer les salaires 2024 du service public à l'IPC d'octobre 2023 et à garantir les moyens de cette même indexation dans le secteur parapublic.

Variable d'ajustement électorale

Sur le terrain, la mobilisation ne faiblit pas. Ils étaient toujours des milliers à manifester dans les rues de Lausanne et à se mobiliser sur les lieux de travail partout dans le canton lors de la sixième journée de lutte. Depuis le début, Syna Vaud soutient le mouvement de revendication et se tient aux côtés des manifestants et du personnel, notamment celui du secteur de la santé. Ce sont eux le service public, les vrais serviteurs de la population.

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