Par Syna le 8.11.2018
Catégorie: Politique

Deux fois NON le 25 novembre!

Adrian Wüthrich, président de notre association faîtière Travail.Suisse et conseil national, recommande un double NON pour les prochaines votations du 25 novembre 2018. Son commentaire.

Chère lectrice, cher lecteur,

Le 25 novembre vous pourrez donner votre voix contre la surveillance arbitraire des assurés. Motif principal pour ce refus: la loi a été élaborée trop vite, sans soin. En bref, c'est une loi bâclée.
Syna et Travail.Suisse s'opposent évidemment à tout abus contre les assurances sociales. Mais la loi prévue donne à toutes les assurances sociales, y compris aux assurances maladie, la possibilité de surveiller leurs assurés. Et ce jusqu'à leur domicile, et sans l'accord d'un juge.

NON à une loi qui n'est pas sérieuse

En tant que président de Travail.Suisse et conseiller national, j'espère que vous aussi vous direz NON à ce chèque en blanc aux assurances.
Certes, une nouvelle base légale pour la surveillance des assurés est nécessaire. Mais le travail fourni par le Parlement manque totalement de sérieux. C'est ce qui explique que le référendum soutenu par Syna et Travail.Suisse ait été couronné de succès.
Chères lectrices, chers lecteurs, si la loi est acceptée, les détectives des assurances sociales, pour lesquels il n'existe aucune formation reconnue, auront des droits plus étendus que la police!

Les abus contre les assurances sociales sont punissables selon l'art. 148a du code pénal et doivent être dénoncés. C'est juste, et c'est important.
Néanmoins, il incombe à la police et à la justice de clarifier les faits, et non aux assurances et à leurs détectives privés. La loi doit au minimum prévoir l'accord d'un juge pour toute surveillance.
Pour que ce manquement soit corrigé, je vous prie de voter NON à la modification de la loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales (LPGA) (Base légale pour la surveillance des assurés).

NON à l'initiative pour l'autodétermination
Et je m'adresse encore à vous avec une deuxième demande: le 25 novembre, nous voterons également sur l'initiative populaire «Le droit suisse au lieu de juges étrangers». Cette initiative de l'UDC exige que le droit constitutionnel prenne le pas sur le droit public international.
Saviez-vous cependant que c'est précisément le droit international qui protège les travailleurs d'attaques contre leurs droits fondamentaux? La Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) et bien d'autres accords internationaux encore protègent les droits fondamentaux des travailleurs. Parmi eux, le droit de se réunir, le droit à l'information et à l'accès aux documents sur le lieu de travail, l'égalité entre femmes et hommes et la protection contre les licenciements motivés par l'appartenance à un syndicat.
Si cette initiative est acceptée, ces accords pourront être dénoncés, ce qui conduirait à un affaiblissement massif de la protection des travailleurs, ainsi que des possibilités de se défendre devant un tribunal - lisez à ce propos l'exemple fourni en encadré.
C'est pourquoi j'espère que vous direz également NON à l'initiative pour l'autodétermination le 25 novembre.


​Meilleures salutations et merci.
Adrian Wüthrich, président Travail.Suisse et conseil national

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