Par Syna le 11.5.2020
Catégorie: Politique

Les applaudissements, c’est beau, mais à présent, il faut de meilleures conditions de travail!

Le 12 mai est la journée mondiale des soins infirmiers. Elle prend une résonnance toute particulière en cette année de coronavirus. Le syndicat Syna demande une harmonisation et une amélioration des conditions de travail pour le secteur de la santé. Pour cela, la branche a besoin d'une convention collective de travail nationale.

Une fois de plus, les employé-e-s des hôpitaux, EMS et soins à domicile risquent leur propre santé pour sauver la vie d'autrui dans la crise du coronavirus. Leur engagement a été salué par des salves d'applaudissements de la part de la population. À présent, les politiques et les partenaires sociaux doivent faire en sorte que ce soutien ne reste pas symbolique: il faut de meilleures conditions de travail pour les professionnels de la santé, dans toute la Suisse. Un objectif qui ne peut être atteint qu'avec une convention collective de travail (CCT) nationale.

Les conditions de travail actuelles génèrent une pénurie de main d'œuvre qualifiée
Cela fait des années que Syna tire la sonnette d'alarme concernant la privatisation incontrôlée du système de santé, entre autre en raison des mesures d'économie qui découlent alors de la pression sur les rendements. Cela conduit à une péjoration des conditions de travail, l'une des principales causes de la pénurie de main d'œuvre qualifiée dans le secteur des soins: «C'est un cercle vicieux, parce que les mauvaises conditions de travail conduisent les employé-e-s à quitter la branche en masse, souvent en signe de protestation silencieuse. Celles et ceux qui restent doivent alors fournir toujours plus de travail, ce qui s'achève trop souvent en maladie et de burnout», constate Juan Barahona, responsable de la branche de la santé chez Syna.

Il faut des solutions globales
Syna soutient l'initiative «Pour des soins infirmiers forts» de l'ASI ainsi que la revendication d'une prime de risque du SSP. Selon Syna cependant, la solution réside dans une refonte des conditions de travail, qui doivent être réorganisées et améliorées. C'est la seule manière de rompre le cercle vicieux. Pour Syna, cela ne fait aucun doute: il faut une CCT nationale pour le secteur de la santé.

Salaires minimaux nationaux et retraite anticipée
Une CCT nationale permettrait d'apporter de bonnes conditions de travail pour tout le secteur de la santé suisse. Parmi les améliorations nécessaires figurent des salaires minimaux harmonisés, un droit de consultation étendu pour le personnel et des modèles de retraite anticipée uniformisés. Par ailleurs, une CCT nationale apporterait enfin un partenariat social institutionnalisé au niveau national, qui sera en mesure de résoudre nombre de problèmes de la branche.

Le Conseil fédéral doit faire le premier pas
L'estime actuellement témoignée au personnel de santé est immense. Elle doit être suivie d'effets. Le Conseil fédéral doit donc agir dès à présent, en conviant des représentant-e-s des cantons, des employeurs et des syndicats à une table ronde nationale pour préparer les négociations d'une CCT nationale destinée au secteur de la santé suisse. Juan Barahona en est convaincu: «C'est la seule solution pour apporter aux professionnels de la santé des amélioration durables de leurs conditions de travail. Et nous lutterions ainsi activement contre la pénurie de main d'œuvre qualifiée, dans l'intérêt tant des soignant-e-s que des patient-e-s.»

Renseignements complémentaires
Juan Barahona, responsable de la branche de la santé

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