Par Syna le 30.3.2022
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La Société suisse des entrepreneurs veut-elle gagner du temps?

Le 29 mars à Zurich chez Unia s'est déroulée la deuxième des sept rondes des négociations prévues pour le renouvellement de la convention nationale du secteur principal de la construction en Suisse (CN). À cette occasion, les entrepreneurs ont confirmé la direction qu'ils ont déjà prise.

La délégation des négociations de la Société suisse des entrepreneurs emmenée pour la première fois par son président Gian-Luca Lardi, a proposé, au deuxième jour des négociations, de déterminer tout d'abord les centres d'intérêts communs, selon la méthode de négociation de Harvard. Bien que Syna n'ait rien à redire contre cette méthode de négociation appropriée, il a été quelque peu surpris de cette proposition. Les centres d'intérêt ont, du point de vue de Syna, en effet déjà été déterminés et communiqués. Nous nous attendions donc à ce que le président des entrepreneurs entame la deuxième ronde des négociations par des propositions concrètes.

Un même objectif, des voies différentes

Il est effectivement clair que tous les partenaires sociaux de la CN ont un intérêt commun à ce que la protection de la santé soit bonne et étendue. La question fondamentale est néanmoins de savoir avec quelles mesures concrètes une telle protection de la santé peut être mise en œuvre, de manière à être acceptable pour les deux parties. En matière de protection de la santé, nous exigeons p. ex. des directives claires lorsqu'un chantier doit être interrompu en présence d'un danger lié aux conditions météorologiques. Les entrepreneurs sont aussi d'avis qu'un chantier doit être interrompu dans des conditions météorologiques dangereuses. Alors que Syna exige une réglementation plus stricte dans ce cadre, les entrepreneurs renvoient aux directives de la Suva et à la propre responsabilité des contremaîtres. Alors que les entrepreneurs considèrent les règles actuelles comme suffisantes, Syna y voit un besoin d'action urgent, afin de mieux protéger les travailleurs et travailleuses du bâtiment et de réduire le risque dans le domaine de la protection de la santé.

Un gain de temps
Le processus exigé par la SSE avec véhémence consistant à déterminer les intérêts communs dans un premier temps, recèle le danger qu'en fin de compte nous nous accordions certes sur les centres d'intérêt communs, mais que nous demeurions en désaccord quant aux moyens et manières de les traiter.

Reste à savoir si les entrepreneurs souhaitent réellement élaborer une proposition susceptible de recueillir la majorité des deux parties ou s'ils ne font que gagner du temps en agissant ainsi, afin de préparer le terrain pour un vide conventionnel qu'ils pourront ensuite mettre sur le dos des syndicats. Il ne faut en effet pas oublier que leurs revendications publiques de longue date (flexibilisation de la réglementation sur les horaires de travail, pas de hausses générales des salaires et des salaires minimaux, diminution des salaires et des charges salariales, et un affaiblissement de la CN) signifient une dégradation des conditions de travail. Même si leurs revendications peuvent être classées dans des centres d'intérêts communs, les intérêts fondamentalement opposés concernant la mise en œuvre demeurent dans de nombreux points.

Informations complémentaires

Johann Tscherrig, secrétaire central pour le secteur principal de la construction

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