Les travailleurs et travailleuses en Suisse sont moins satisfaits de leur revenu, craignent plus pour leur emploi, ressentent davantage le stress et les charges psycho-sociales sur leur lieu de travail. En outre, pour une partie leurs efforts de formation continue ne sont pas assez soutenus comme le montre l'édition de cette année du «Baromètre Conditons de travail».
Le «Baromètre Conditions de travail» est un projet de coopération de Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, et de la Haute école spécialisée bernoise. Il évalue depuis 2015 des résultats représentatifs sur la qualité des conditions de travail en Suisse et les changements qui les affectent. Les résultats de la 5ème enquête du «Baromètre Conditions de travail» montrent une détérioration continue dans l'évaluation des conditions de travail. En 2019, il n'y a eu qu'un critère parmi les 20 retenus qui a été meilleur que l'an passé et plus de la moitié de tous les critères obtiennent même les valeurs les moins bonnes des cinq dernières années.
«La pression exercée sur les travailleurs et travailleuses est toujours plus forte et les charges psycho- sociales comme le stress ou des états d'épuisement émotionnel, s'accroissent», indique Gabriel Fischer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse. La flexibilisation du temps de travail fait perdre aux travailleurs et travailleuses la maîtrise de leur temps de travail et la conciliation entre la vie professionnelle et privée est rendue plus ardue. En même temps, la stagnation des salaires au cours des dernières années a provoqué une baisse de la satisfaction de son revenu et l'évolution conjoncturelle, ainsi que la transformation numérique, renforcent la crainte pour son emploi.
Plus de stress – moins bonne santé
Moins de sécurité – plus de problèmes pour la conciliation
Grandes différences dans le soutien à la formation continue
Bien que l'on considère la formation et la formation continue comme cruciales pour gérer avec succès le changement structurel, une majorité des travailleurs et travailleuses ne se sent pas ou pas assez soutenue par leur employeur pour leur formation continue. Un sondé sur trois n'a pas suivi de formation continue l'année passée, un tiers l'expliquant pour cause d'un trop faible soutien de l'employeur et un quart pour cause financière ou liée au temps. Parmi ceux qui ont suivi une formation continue l'an passé, on voit de grandes différences concernant l'étendue du soutien: 41,9 pourcent ont reçu un soutien financier et temporel (la formation compte comme temps de travail) complet contrairement à juste un quart qui n'a pas eu de soutien du tout (15,6%) ou au mieux un soutien partiel dans un domaine (8,6%).