Par Syna le 1.10.2020
Catégorie: Communiqués de presse

Hôtellerie et restauration: au chômage en un temps record

Les conditions de travail se péjorent de manière alarmante dans l'hôtellerie et restauration: la saison d'hiver s'annonce incertaine et les employeurs répercutent leur risque entrepreneurial sur les employé-e-s.Ceux-ci doivent désormais craindre des licenciements dans un délai d'une semaine. Le syndicat Syna appelle la politique et les autorités à agir rapidement.

Les mesures nécessaires prises par les autorités pour maîtriser la propagation du Covid-19 ont précarisé davantage encore les conditions de travail déjà difficiles dans l'hôtellerie et restauration. Dans la branche, la crainte de fermetures temporaires des établissements et de restrictions imprévisibles a une influence alarmante sur les contrats de travail: les employeurs profitent de lacunes dans la loi et utilisent des astuces déloyales pour répercuter le risque financier sur leurs employé-e-s.

À la porte en une semaine
Cela concerne principalement les contrats saisonniers d'hiver, qui se concluent dès à présent. Or nul ne sait encore quelles mesures de protection contre le coronavirus devront être appliquées dans les différentes régions. C'est cette incertitude que les employeurs répercutent à présent directement sur leurs salarié-e-s, en convenant d'une période d'essai de trois mois… pour une saison qui dure à peine quatre mois. Et c'est grave, parce que durant la période d'essai, le contrat de travail peut être résilié dans un délai de sept jours seulement. Si les établissements ont moins de clientèle, ou qu'ils sont contraints de fermer, le personnel peut être mis à la porte en une semaine.

Taux d'activité non définis
Par ailleurs, les contrats de travail ne mentionnent généralement pas le taux d'activité, qui n'est convenu qu'oralement. Ainsi les employé-e-s sont-ils confrontés à de fortes variations de leurs revenus professionnels, voire à une absence totale de salaire. Le problème réside dans le manque de preuves écrites: sans elles, impossible d'exiger de l'employeur qu'il continue à verser le salaire, comme la loi l'y oblige.

Syna demande aux politiques d'agir
Syna demande aux politiques et aux autorités d'agir rapidement pour mettre un terme à la précarisation toujours croissante des conditions de travail dans l'hôtellerie et restauration. Il faut créer un contexte économique sûr pour la saison d'hiver. Il est essentiel d'éviter les fermetures d'établissements et de maintenir les emplois par des mesures de protection efficaces et uniformisées. Les restaurants doivent pouvoir continuer d'utiliser en hiver les places assises supplémentaires accordées cet été en extérieur, que ce soit à l'aide de tentes, de couvertures chauffantes, ou par d'autres moyens.

Syna rappelle leurs obligations aux employeurs
De leur côté, les employeurs ne peuvent pas reporter le risque entrepreneurial sur leurs employé-e-s. Ils sont tenus de ne pas utiliser les lacunes de la loi ou autres astuces déloyales dans l'établissement des contrats de travail. Parce qu'en faisant cela, ils mettent en danger les revenus, déjà bas, de leurs employé-e-s.

Renseignements complémentaires
Claudia Stöckli, secrétaire centrale hôtellerie et restauration

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