Le salaire mensuel doit assurer le minimum vital et des conditions de vie décentes. Il est aussi déterminant pour l'image de la branche.

Les «woorking poor» (littéralement «travailleurs pauvres») sont les personnes qui, tout en travaillant à plein temps, ne peuvent vivre de leur salaire. Les salaires minimaux visent à éviter ces conditions de travail précaires et la menace de la pauvreté.

Le salaire minimal nous concerne toutes et tous

En Suisse, aucune loi fédérale n'impose un salaire minimal. C'est la raison pour laquelle les working poors sont une réalité chez nous aussi. Le canton de Neuchâtel est l'un des très rare à avoir fixé un salaire minimal, de 20 francs de l'heure. La décision a été prise dès 2014 et appliquée en 2017 après décision du Tribunal fédéral.
À ce sujet, un arrêt du Tribunal fédéral stipule clairement qu'un emploi à plein temps doit générer un salaire assurant des conditions de vie décentes. Car sinon, les conditions de travail (les employeurs) doivent être subventionnées par la collectivité (nous tous) sous la forme de l'aide sociale.
La question d'un salaire minimal suffisant à assurer une vie digne n'affecte donc pas uniquement les employé-e-s peu qualifiés: elle nous concerne tous!

Au minimum 13 x 4000 francs

Syna demande par conséquent un salaire minimal de 13 x 4000 francs dans toutes les branches. Notre syndicat s'engage pour des conventions collectives de travail (CCT), qui fixent des salaires minimaux équitables, assurant des conditions de vie décentes.

Le salaire indicateur d'estime

Mais le salaire n'assure pas uniquement notre existence, il révèle aussi dans quelle estime nous tient notre employeur. Il montre le prix qu'une branche attache à ses employé-e-s et influence ainsi son image: les branches qui versent de bas salaires souffrent généralement d'une mauvaise image.

Le nettoyage donne l'exemple

Plusieurs branches ont déjà reconnu le lien entre salaire, témoignage d'estime et image. La branche du nettoyage, par exemple, avec ses salaires traditionnellement bas et un pourcentage élevé d'employées féminines, su saisir l'occasion d'améliorer son image: grâce à la CCT, les salaires minimaux y ont augmenté de 25% au cours des 14 dernières années et le 13e salaire complet a été introduit en 2012.

Un exemple à suivre par d'autres branches

L'exemple montre qu'il vaut la peine d'investir dans son propre personnel. Nous nous engageons pour obtenir dans d'autres branches également des salaires minimaux équitables et de meilleures conditions de travail.