Par Syna le 10.5.2022
Catégorie: Communiqués de presse

La Confédération et les cantons doivent enfin mettre en œuvre l’initiative sur les soins infirmiers!

Si la Confédération et les cantons n'agissent pas immédiatement, ils seront responsables d'un exode massif du personnel de santé, et par conséquent d'un effondrement imminent des services de santé pour tous en Suisse. Nous interpellons la Confédération et les cantons pour qu'ils cessent leur jeu de poker et assument enfin leur mandat constitutionnel!

Six mois après le oui à l'initiative sur les soins infirmiers, le Conseil fédéral a fait savoir qu'il souhaitait soumettre une nouvelle fois le contre-projet indirect («Encourager la formation en soins infirmiers») au Parlement, sous sa forme originale. Il est probable que le Parlement l'approuve. C'est une bonne chose et Syna soutient résolument la promotion de la formation du personnel soignant. Cependant, la partie déterminante de la mise en œuvre de l'initiative sur les soins réside dans la définition de bonnes conditions de travail par la Confédération et les cantons. Or les signaux qui nous parviennent aujourd'hui de la Berne fédérale révèlent que la Confédération et les cantons n'ont tout simplement pas l'intention mettre en œuvre ce mandat. Cela témoigne d'un scandaleux mépris de la volonté populaire!

Il faut des mesures immédiates

Le texte de la Constitution est pourtant clair et facile à comprendre: la Confédération et les cantons ont l'obligation de fixer de bonnes conditions de travail pour les soignant-e-s d'ici 2025. C'est la seule façon de juguler l'hémorragie de personnel soignant dans la santé. Les conditions de travail doivent être améliorées dans les hôpitaux, les EMS et les services d'aide et de soins à domicile. La Confédération et les cantons ne peuvent pas déléguer cette mission aux partenaires sociaux, dont nous sommes. Et le temps presse: près de six mois se sont déjà écoulés depuis l'acceptation de l'initiative sur les soins infirmiers, et il ne s'est encore pour ainsi dire rien passé. Pour éviter un effondrement des services de santé, le Conseil fédéral doit prendre des mesures immédiates:

Le personnel soignant doit soigner

La Confédération et les cantons doivent faire en sorte que le personnel soignant n'ait à travailler que dans le domaine des soins. Aujourd'hui en effet, une grande partie de son temps de travail est consacré à des tâches administratives, à de la «paperasserie». Or ce n'est pas son rôle: ces tâches doivent être effectuées par d'autres, afin que les soignant-e-s puissent se consacrer aux patient-e-s. Cela signifie également que tous doivent être suffisamment formés et s'abstenir d'effectuer des tâches qui dépassent leur niveau de formation, pour ne pas se mettre en danger ou mettre en danger les patient-e-s.

Les soins infirmiers en tant qu'élément à part entière du service de santé

La Confédération et les cantons doivent définir les conditions dans lesquelles le personnel soignant peut fournir, de manière indépendante ou sur prescription d'un médecin, des prestations pouvant être facturées par l'intermédiaire de l'assurance maladie. Les soins deviennent ainsi une partie autonome des prestations de santé et doivent être rémunérés de manière appropriée. Cela signifie que les salaires des soignant-e-s, les tarifs de soins facturables aux assurances sociales ou les contributions des pouvoirs publics liées aux prestations de santé doivent être augmentées

Une vaste campagne de formation enfin au Parlement

Il faut former davantage de personnel soignant afin de garantir une qualité élevée des prestations de soins. Cela ne profite pas seulement aux patient-e-s: des études démontrent qu'un personnel soignant suffisamment formé réduit les frais de traitement et par conséquent les coûts de la santé. La campagne de formation doit être votée le plus rapidement possible par le Parlement, afin que les fonds nécessaires puissent enfin être alloués à la promotion de la formation en soins infirmiers.

Renseignements complémentaires:

Marco Geu, secrétaire central

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