Par Syna le 18.2.2021
Catégorie: Communiqués de presse

Plus de 150‘000 working poor en Suisse!

L'Office fédéral de la statistique (OFS) a publié aujourd'hui de nouveaux chiffres sur la pauvreté en Suisse. En 2019, environ 735 000 personnes en Suisse étaient touchées par la pauvreté. Pour Syna et Travail.Suisse il est particulièrement choquant que cela frappe environ 155 000 personnes actives professionnellement. La crise du Covid-19 a probablement encore aggravé la situation. Il est maintenant urgent de prendre des mesures contre la pauvreté, de stabiliser les revenus et d'augmenter les salaires des salarié-e-s.

En 2019, 8,7 % de la population suisse était touchée par la pauvreté. Cela représente plus de 200 000 personnes de plus que cinq ans plus tôt. Une personne sur cinq n'a pas pu faire face à une dépense imprévue de 2 500 CHF en l'espace d'un mois. Ce sombre tableau ressort d'une nouvelle publication de l'OFS sur la situation économique et sociale de la population. «Il est particulièrement choquant de constater que tant de personnes sont touchées par la pauvreté alors qu'elles ont un emploi», déclare Gabriel Fischer, responsable de la politique économique de Travail.Suisse. Selon les chiffres de l'OFS, cela concerne 4,2 % de la main-d'œuvre, soit environ 155 000 salarié-e-s. Ce sont 30'000 personnes de plus qu'en 2014. La proportion de travailleurs et travailleuses pauvres parmi les ménages monoparentaux et les familles avec trois enfants ou plus est nettement supérieure à la moyenne. Pour Travail.Suisse, il est clair qu'une augmentation des salaires - surtout les plus bas - et une réduction des coûts liés aux enfants grâce à des allocations familiales plus élevées, des frais de garde d'enfants abordables et une augmentation des réductions de primes d'assurance maladie, sont des mesures nécessaires et urgentes pour prévenir la pauvreté.

La crise du Covid-19 aggrave encore le problème de la pauvreté

Le problème de la pauvreté sera encore accentué par la crise du Covid-19. Déjà près de 50 000 personnes de plus qu'avant la crise sont inscrites au chômage. Il est actuellement extrêmement difficile de retrouver un emploi après en avoir perdu un : le nombre de chômeurs de longue durée a plus que doublé ces derniers mois. «Dans une situation comme celle-ci, il y a la menace d'une vague de personnes arrivant en fin de droits, avec de graves conséquences pour les personnes touchées et des coûts consécutifs élevés pour l'économie», déclare Gabriel Fischer. En outre, le chômage partiel généralisé entraîne une perte de revenus pour les salarié-e-s, ce qui peut conduire à des problèmes existentiels et à un glissement vers la pauvreté, en particulier pour les personnes à faibles revenus. 

Syna et Travail.Suisse demandent au Parlement de décider, lors de la session à venir, de prolonger les indemnités journalières de l'assurance-chômage et de relever à 4 000 francs le seuil de 100 % d'indemnisation du chômage partiel. Sinon, la Suisse est menacée d'une crise de la pauvreté après la crise du Covid-19.

Plus d'informations:
Arno Kerst, président de Syna

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