Le communiqué de presse publié aujourd'hui par l'Office fédéral de la statistique confirme ce qu'ont déjà indiqué Syna et Travail.Suisse: en 2018, les salaires réels ont diminué de 0,4% en raison du renchérissement. Voilà une confirmation que la revendication du 1er mai par les syndicats de plus de salaire est amplement justifiée.
En décembre dernier déjà, Syna et Travail.Suisse affirmaient que la reprise du renchérissement engloutissait les maigres hausses de salaires consenties aux salariés. Le communiqué de presse de l'Office fédéral de la statistique confirme aujourd'hui que c'est bien le cas. En effet, si en 2018 les salaires nominaux ont augmenté en moyenne de 0,5% par rapport à l'année précédente, le renchérissement moyen s'est élevé, lui, à 0,9%. Cela signifie que les salaires réels ont diminué de 0,4%. Concrètement, les travailleuses et travailleurs ont donc gagné moins en 2018 qu'en 2017!
Les salariées et salariés ne bénéficient pas du boom économique
Cela fait à présent plusieurs années que l'économie affiche une évolution très positive, avec pour 2018, une croissance d'environ 2,5%. Un contexte qui rend d'autant plus inacceptable une baisse de salaire pour les travailleurs: il est inadmissible qu'ils soient les seuls à ne pas profiter de la santé florissante de notre économie!
La reprise du renchérissement depuis 2018 est une réalité dont les chefs d'entreprise ne tiennent pas encore compte. Or les salariés sont confrontés non seulement à la hausse des prix, mais également aux hausses annuelles des primes de caisses-maladie, au recul des réductions individuelles de primes, et aux loyers qui, dans de nombreuses agglomérations, deviennent inabordables. Ils ne peuvent donc plus se satisfaire d'augmentations salariales faméliques!
Des augmentations salariales pour tous
La menace d'une perte du pouvoir d'achat des salariés est encore aggravée par une mauvaise politique de répartition des augmentations salariales: tandis qu'il y a encore dix ans, deux tiers des augmentations salariales étaient distribuées à l'ensemble des employés sous forme de mesures générales, seules un tiers des augmentations ont été générales au cours des trois dernières années. Arno Kerst, président de Syna, exprime son indignation: «Il est choquant que tous les employés ne bénéficient pas également des augmentations salariales. Les hausses de salaires consenties selon des critères opaques, parfois aux seuls favoris des chefs, sont inacceptables.»
La lutte pour plus de salaire se poursuit, le jour du travail et à la grève féministe!
À l'occasion de la fête du travail, le 1er mai, Syna revendique plus de salaire pour tous et des augmentations supplémentaires des salaires minimaux dans les branches à bas salaires telles que la vente, la restauration ou les services comme la coiffure. Ces branches emploient traditionnellement une majorité de femmes, qui méritent d'obtenir enfin le même salaire que les employés masculins, comme le prévoit la Constitution depuis des décennies. Syna réclame que l'égalité salariale devienne enfin réalité, et soutient toutes les femmes qui descendront dans la rue le 14 juin pour la grève féministe!
Renseignements complémentaires
Arno Kerst, président