Par Syna le 3.7.2019
Catégorie: Branches

«Quand la santé est en jeu»

Les clients exigent des artisans une disponibilité 24 heures sur 24. Mais il n'est pas acceptable que les patrons répercutent toute la pression sur les employés, par exemple en instaurant des horaires de travail hebdomadaires déraisonnables.

«Les clients ont maintenant l'habitude d'avoir accès à tout immédiatement, et à tout moment. Une situation parfois difficile à gérer pour les entrepreneurs. Aujourd'hui, une entreprise commerciale ne peut plus établir au mois de mars sa planification pour toute l'année». C'est ainsi que Johann Tscherrig, secrétaire central de Syna, résume la notion de flexibilisation, qui représente un défi majeur pour les syndicats, notamment dans l'artisanat: «Les artisans doivent pouvoir offrir leurs services à court terme pour rester compétitifs.
Mais Syna s'oppose à ce que les entreprises reportent l'ensemble de cette flexibilisation sur leurs employés en recourant au travail sur appel, aux emplois temporaires et, surtout, à l'extension des horaires de travail – des pistes actuellement explorées par les employeurs de différentes branches de l'artisanat.

Jusqu'à 47h par semaine …

La convention collective de travail (CCT) de la branche du marbre et du granite propose depuis plusieurs années déjà des conditions de travail sûres, notamment la possibilité de prendre une retraite anticipée dès 62 ans. La CCT arrivera à échéance à la fin de l'année, et les négociations en vue d'une nouvelle convention ont débuté il y a une année.
«Nous avons désormais été confrontés à des revendications que nous ne pourrions en aucun cas accepter», explique Tscherrig: «La convention définit une durée de travail annuelle qui ne saurait être dépassée. Malgré cela, les patrons voulaient prolonger massivement la plage des durées de travail autorisées, avec un minimum à 35 heures et un maximum à 47 heures»!

… Et 6 jours par semaine

Le principal enjeu était celui de la répartition du travail, explique le secrétaire central: «À la campagne, les entreprises souhaitent travailler surtout en été, par beau temps, quand elles ont beaucoup de travail, pour pouvoir ensuite renvoyer leurs employés à la maison en hiver. En ville par contre, l'enjeu consiste plutôt à disposer de travailleurs disponibles 24 heures sur 24.
Une semaine de 47 heures impliquait la quasi-impossibilité de travailler sur 5 jours. Ainsi, la prévisibilité des horaires et la conciliation entre travail et famille étaient mis en péril.

La santé, bénéfique aussi pour les patrons

Les syndicats sont fortement présents dans l'artisanat, raison pour laquelle les conditions de travail et les salaires sont bons, estime Johann Tscherrig. «La question des horaires de travail représente un lourd défi pour nous.»
Les syndicats ont tenté de proposer d'autres solutions durant les négociations sur l'allongement et l'assouplissement des horaires de travail. Notamment des jours fixes de récupération anticipée à déterminer d'un commun accord, en vain pour l'instant. Le travail se poursuit donc afin de lutter pour préserver la santé des employés. Celle-ci devrait également tenir à cœur des employeurs!

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