Par Claudia Stöckli le 28.5.2020
Catégorie: Branches

Restauration: préserver l’emploi, protéger la santé!

L'hôtellerie et restauration doit tirer les leçons de la crise. Syna exige que la santé du personnel soit protégée, qu'aucune surcharge de travail ne soit imposée, et que la charge de travail soit incluse dans chaque contrat, pour que personne ne parte les mains vides en cas de crise.

«Fermé jusqu'à nouvel avis. Nous nous réjouissons de votre visite dans de meilleures conditions». Un pays sans restaurants, ça n'existe pas… et pourtant, ce printemps, c'est devenu notre réalité. Un secteur comptant environ 200 000 employé-e-s s'est vu pratiquement interdit de travailler, à l'exception des services de livraison à domicile. Et les hôtels se sont également retrouvés sans clients.

Moins ou pas de salaire

Le confinement a été un choc pour les employé-e-s, car l'hôtellerie et restauration était auparavant considérée comme une branche où il était facile de trouver du travail. Une vague de licenciements a suivi, et les trois quarts des employé-e-s restants se sont retrouvés au chômage partiel, dans certains cas jusqu'à aujourd'hui.
Seuls les délais de congé stricts prévus dans la convention collective de travail (CCT) ont permis d'éviter qu'un grand nombre de salariés se retrouvent sans salaire du jour au lendemain. Les personnes dont les conditions de travail sont précaires ont été particulièrement touchées: celles et ceux dont le contrat ne prévoyait pas de charge de travail fixe, ou qui travaillaient sur appel, ont subi des pertes financières importantes. Syna ne cesse de souligner ce problème pourtant bien connu dans la branche.

Risque réel d'infection

Les restaurants sont à nouveau ouverts. Un concept de protection strict devrait permettre d'éviter que la branche ne devienne un site de transmission du coronavirus et que les restaurants ne soient contraints à une nouvelle fermeture. Cependant, cela pose d'énormes défis, notamment pour le personnel, et le risque d'infection est réel: les employé-e-s de l'hôtellerie et restauration travaillent beaucoup, les attentes en matière de productivité sont énormes.
Les contacts interpersonnels sont constants, surtout au sein du personnel de service, la vaisselle et les couverts utilisés sont des vecteurs potentiels du virus, et les cuisines sont exiguës et chaotiques. Alors, qui peut bien avoir le temps de contrôler que le masque est porté correctement, que la distance de 2 mètres est respectée?

Retrouver son chemin vers la normalité

Nous sommes tous impatient-e-s de retourner au restaurant. La branche doit retrouver son chemin vers la normalité. Cependant, la protection du personnel doit sans exception avoir la plus haute priorité!
Pour ce faire, les restaurants ont besoin de suffisamment de personnel, même si la fréquentation est plus faible en raison des restrictions en matière d'espace. C'est la seule façon de travailler correctement.
C'est pourquoi Syna demande:

  • La mise en œuvre et le respect strict des mesures de protection, même pendant les pics d'activité.
  • La garantie pour les employé-e-s présentant des symptômes de maladie de pouvoir rester chez eux pendant une période suffisamment longue.
  • Des contrôles officiels conséquents et suffisamment nombreux, non seulement pendant les heures de bureau mais aussi en soirée.
  • L'interdiction de licencier, et l'annulation des licenciements déjà prononcés.
  • L'inclusion, à l'avenir, de la charge de travail dans chaque contrat.

La branche doit tirer les leçons de la crise. Dans l'intérêt des employé-e-s, nous demandons aux employeurs, mais aussi aux clients, de se comporter correctement.

Nos membres sur leur travail en cette période de crise du coronavirus:

«Depuis le 11 mai, je travaille à nouveau. Mais la situation n'est pas encore revenue à la normale. Le surplus de travail dû aux mesures d'hygiène est énorme. Pour l'instant, ce n'est pas le client qui est roi, mais le désinfectant! De nombreux clients considèrent que ces mesures sont inutiles. J'espère seulement que ces personnes se protègent. Je ne veux pas être mise en quarantaine et devoir à nouveau rester à la maison ...
La fermeture de mon exploitation n'a pas été facile pour moi. Grâce au chômage partiel, il n'y a au moins eu aucun licenciement, mais les pertes financières sont très lourdes.»

Joy Zwyssig, collaboratrice de service, Zoug

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