Par Claudia Stöckli le 17.2.2020
Catégorie: Branches

Hôtellerie et restauration: les salaires doivent augmenter!

Alors que cela semble impossible dans l'hôtellerie et restauration, d'autres branches parviennent à augmenter les salaires minimaux. Pour Syna, une chose est claire: les hôtels et les restaurants doivent verser à leur personnel un salaire au moins équivalent à celui que paient les particuliers à leurs employé-e-s de maison!

Les salaires minimaux du personnel de maison ont augmenté cette année. En effet, le Conseil fédéral a décidé de maintenir le contrat de travail type dans cette branche, s'appuyant pour cela sur l'analyse de la commission tripartite. Celle-ci défend les intérêts des employeurs et des travailleurs-euses de la branche de manière comparable au partenariat social responsable des conventions collectives de travail (CCT).

Salaires dans l'hôtellerie et restauration: le Tribunal tranchera

Le personnel de maison au salaire minimal gagne actuellement 270 francs de plus par mois que le personnel de l'hôtellerie et restauration. On observe le même phénomène dans le nettoyage. Et les salaires de l'hôtellerie et restauration continuent de stagner, en dépit d'un besoin urgent de rattrapage.
Pour rappel, les négociations visant à augmenter les salaires minimaux ont échoué en juin dernier au vu de l'offre trop faible des patrons. Un tribunal arbitral devra maintenant prendre une décision finale sur le montant de la hausse des salaires minimaux dans la branche.

Gastrosuisse bloque les négociations

Mais l'hôtellerie et restauration ne pêche pas seulement en termes de salaires: l'ensemble du partenariat social et la convention collective nationale de travail (CCNT) sont actuellement remis en question. La CCNT n'est en vigueur que jusqu'à la fin de cette année. C'est pourquoi une solution contraignante pour la suite est nécessaire et urgente.
Cependant, l'association patronale Gastrosuisse bloque les négociations depuis l'été dernier, en demandant aux syndicats de ne pas soutenir les salaires minimaux introduits dans un nombre croissant de cantons. Or ceux-ci garantissent le minimum vital à un grand nombre de personnes. Si une branche tombe en dessous de ce niveau, elle favorise l'émergence de travailleurs-euses pauvres. Syna refuse que cela devienne le cas dans l'hôtellerie et restauration!

Le travail doit être valorisé!

La situation est grave, et le risque de vide contractuel est réel si Gastrosuisse ne cède pas enfin. La branche doit aujourd'hui plus que jamais réagir. Se congratuler et mépriser les autres branches n'est plus possible.
Syna demande avec insistance que le travail dans l'hôtellerie et restauration soit enfin revalorisé. Il est grand temps que la branche évolue. Elle a besoin d'une nouvelle CCNT et les salaires doivent augmenter au moins au même rythme que dans les branches comparables. Cette image de perdante n'est pas celle que veut donner l'hôtellerie et restauration!

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