Après la mise en service du numéro gratuit 0800 000 801, Syna Vaud fait un pas de plus dans la prévention de la souffrance au travail dans le secteur de la santé.

«Seul le temps de travail effectif chez le patient est compté. L'attente entre deux patients et les déplacements ne sont pas considérés comme temps de travail. Je fais souvent des journées de 12 heures mais seules sept ou huit sont effectives. C'est très épuisant et un non-sens en totale inadéquation avec la mission qui est la nôtre», témoigne une infirmière de soins à domicile.

«On m'a dit que j'avais le profil parfait pour le nouveau poste, mais on ne me l'a pas attribué car ainsi l'établissement économisait mon pourcentage et pouvait engager quelqu'un de plus, vu que je suis au bénéfice d'une mesure AI. Je me suis sentie totalement dévalorisée», explique une secrétaire.

«Ma hiérarchie me demande constamment de démontrer la plus-value de mon travail en calculant ce que je fais gagner à l'institution en termes de facturation car cela permettrait de justifier une demande de budget pour mon poste. C'est une pression constante inacceptable. Et totalement absurde: je dois moi-même financer le maintien de mon poste», s'insurge une facturiste.

Graves conséquences sur la santé

Ces exemples confirment que le numéro gratuit, lancé au printemps dernier, répond à un vrai besoin, celui de pouvoir exprimer sa souffrance au travail. Sur le terrain, le personnel se félicite de ce nouveau canal d'écoute.
Cependant, certains hésitent à l'utiliser, un peu par crainte, bien que la confidentialité et la neutralité soient garanties, et beaucoup par manque de temps: le personnel est trop pris, trop plongé dans son quotidien, littéralement «sous l'eau».

Quelle soit physique ou psychique (stress, harcèlement), la souffrance au travail peut avoir de graves conséquences sur la santé: surcharge, angoisse, baisse de confiance en soi, découragement, épuisement, dépression, névroses traumatiques, troubles musculo-squelettiques, problèmes cardiovasculaires, etc.

Obligation légale de l'employeur 

Il est impératif de prévenir ces risques. Les premiers responsables en sont les employeurs, de par leur obligation légale de protéger la santé des collaborateurs. Certains en sont conscients et se montrent d'ailleurs plutôt réceptifs au 0800 de Syna. Ils perçoivent clairement leur intérêt économique à prévenir ces risques: améliorer la productivité. L'absentéisme et le présentéisme découlant des problèmes psychosociaux coûtent en effet très cher aux institutions.

Formation en 2020 

Syna Vaud endosse également son rôle de partenaire social responsable et s'investit dans la prévention. Dans cette perspective, des séances d'information et des cours de formation en matière de risques psychosociaux et de harcèlement seront mis sur pied l'année prochaine.