Le Coronavirus constitue défi de taille pour la société et l'économie. Les salariées et salariés sont particulièrement inquiets, entre autres quant à l'avenir de leurs emplois. Pour Syna, une chose est sûre: il serait inadmissible que les diminutions des chiffres d'affaires soient reportées sur le personnel.
«Nous sommes en contact permanent avec la clientèle et il nous est impossible de travailler à domicile. Qui veille à notre santé?», «L'hôtel n'a plus de clients et nous sommes renvoyés à la maison!», «Depuis mon voyage en Italie, je ne suis plus autorisé à aller au travail. Qui va me verser mon salaire?» «Comment ferons-nous si les directives d'urgence continuent d'augmenter?», «Mon chef peut-il me forcer à prendre des vacances non payées?». Actuellement, les secrétariats régionaux de Syna sont débordés par des appels à l'aide de ce type. Syna soutient et conseille les travailleurs et travailleuses, mais il reste des questions encore non résolues.
Il manque une stratégie clairement établie
Syna approuve les mesures conséquentes prises par la Confédération et les cantons pour freiner la propagation du virus et protéger la santé de la population. Elles sont nécessaires, comme en témoignent les craintes qui s'amplifient de jour en jour. Syna constate par contre un manque criant de stratégie et de mesures concrètes pour lutter contre les conséquences économiques de l'épidémie, qui s'annoncent catastrophiques. Le manque de clarté sur des points liés au droit du travail accroît encore le sentiment d'insécurité.
Il faut protéger efficacement et dès à présent les travailleurs et travailleuses qui vivent dans l'incertitude et qui, ne l'oublions pas, portent l'économie à bout de bras! Pour y contribuer, nous avons, lors de la table ronde organisée par le conseiller fédéral Parmelin sur la pression des syndicats, défendu avec force les revendications suivantes:
Nos revendications adressées aux entreprises:
- Les mesures d'hygiène doivent être appliquées de manière conséquente, en particulier dans les branches où le contact avec la clientèle est fréquent, comme par exemple dans la restauration ou le commerce de détail. La protection du personnel doit constituer une priorité. Les mesures spéciales telles que les vitres en plexi contre les projections ne doivent plus être taboues. Il faut si nécessaire réduire le contact avec les clients.
- Les baisses des chiffres d'affaires ne peuvent être reportées unilatéralement sur les employé-e-s. Il ne saurait être question de réduction des horaires ou de licenciements «à titre préventif».
- Nombreuses sont les entreprises à avoir profité longtemps de la bonne conjoncture économique. S'il devait à présent y avoir des baisses de chiffres d'affaires, ce serait aux entreprises et aux actionnaires de les assumer, entre autres par une diminution des dividendes.
- Il est grand temps de lutter contre le présentéisme. Les personnes malades doivent pouvoir se soigner à la maison. Il faut que les entreprises soutiennent cette approche.
Nos revendications adressées à la Confédération et aux cantons:
- Il serait faux de prendre des mesures qui soutiendraient les entreprises tout en répercutant le manque à gagner sur les employé-e-s. La Confédération et les cantons ne doivent soutenir les entreprises que si celles-ci fournissent la garantie que les emplois seront conservés.
- Le chômage partiel doit être généreusement accordé et avec le moins de bureaucratie possible. Non seulement dans les branches directement affectées, telles que la restauration, le tourisme et l'événementiel, mais aussi dans d'autres branches qui ont des problèmes liés à la vente, à cause entre autres de la rupture de la chaîne d'approvisionnement.
- Il convient de refuser fermement certaines revendications du patronat telles qu'un assouplissement des règles du travail de nuit et du dimanche par exemple.
- La Confédération doit faire en sorte que les frais liés au chômage partiel soient assumés par l'assurance-chômage. L'excédent budgétaire apporte les moyens nécessaires.
- Les personnes qui ne peuvent se rendre au travail à cause de mesures dictées par les autorités (quarantaine, blocus, absence de transports publics, etc.) doivent continuer de recevoir leur salaire. La Confédération doit établir les responsabilités – actuellement floues à ce sujet – et indemniser les pertes de salaires ou l'impossibilité de travailler.
Renseignements complémentaires
Mathias Regotz, responsable Politique d'intérêts et CCT