Pas d'avenir sans relève syndicale!
Piero Fanelli, jeune membre de Syna de 20 ans d'Oberriet SG, a achevé l'été dernier un apprentissage d'agent technique des matières synthétiques. Il nous confie ce qu'il pense de Syna et, surtout, ses projets avec nous.
Piero, aimes-tu ton métier?
Oui, mais je ne peux pas m'imaginer l'exercer toute ma vie. Il est toujours difficile de récupérer des changements de rythme inhérents au travail d'équipe, et je ne peux voir mes amis que le week-end.
Actuellement, cela me convient parce que je peux acquérir de l'expérience et que, depuis que j'ai fini mon apprentissage, je gagne mieux ma vie. J'ai besoin d'économiser pour financer un séjour linguistique de quatre mois en Afrique du Sud à la fin de l'année.
Qu'est-ce qui t'a motivé à devenir membre de Syna?
Beaucoup de jeunes pensent que les bonnes conditions de travail dont nous bénéficions coulent de source. Personnellement, je sais, grâce aux récits de mes grands-parents, qu'il n'en a pas toujours été ainsi.
Nos conditions de travail se sont nettement améliorées au fil du temps. Les syndicats sont-ils encore nécessaires?
Un syndicat est quelque chose de très positif, car il s'engage pour les travailleurs. Malgré tout, la plupart des jeunes ne savent pas ce qu'est un syndicat, et encore moins ce qu'il fait. Lors des réunions de section, les secrétaires régionaux nous informent directement des piètres conditions de travail qui prévalent parfois et nous expliquent comment Syna les combat.
Il faut des conventions pour que les patrons ne puissent pas faire ce qu'ils veulent.
Que penses-tu de tes conditions de travail? Ont-elles changé depuis le début de ton apprentissage?
Nos conditions de travail sont relativement bonnes, avec des prestations sociales modernes. Malheureusement, la pression augmente sans cesse. Par le passé, on aimait aller au travail: on avait beaucoup plus de temps, l'ambiance était familiale. Aujourd'hui, on utilise de plus en plus de machines qui remplacent certaines étapes du travail. Le problème est que plus la machine est neuve et complexe, plus les erreurs sont nombreuses. Cela nécessite alors une intervention humaine, et c'est nous qui devons courir pour corriger ces erreurs. Les machines sont toujours plus rapides et nous ne pouvons pas suivre leur rythme – nous ne sommes pas des robots. Par le passé, nous avions plus de temps pour nous entraider. Aujourd'hui, on ne s'occupe plus que de soi.
La direction ne s'intéresse qu'à la performance. Personne ne nous demande comment nous nous sentons. Nous devons être toujours plus productifs, mais notre salaire n'a pas augmenté. Quand je pense à l'avenir, je me sens démuni. Nous n'avons aucune carte en mains. Les chefs décident des machines qu'ils veulent acheter et des employés qu'elles remplaceront.
Qu'est-ce qui te plaît dans notre syndicat?
J'aime beaucoup les réunions. Je m'y sens bien, l'ambiance est détendue. Nous ne parlons pas que de problèmes au travail, nous avons aussi du plaisir à nous réunir et à discuter.
Et on nous demande notre avis. Je peux par exemple participer aux décisions concernant nos dépenses ou les excursions que nous organisons.
En avril, j'ai participé au Conseil de jeunesse de Jeunesse.Suisse pour discuter avec d'autres jeunes syndicalistes. C'était génial, j'ai fait la connaissance de personnes très sympathiques. Comme je n'ai pas encore le passeport suisse, c'est ma seule possibilité de m'engager politiquement.
Et comment vois-tu ton avenir avec Syna?
En tant que responsable de la section Rheintal, je veux trouver comment motiver d'autres jeunes à s'engager sur le plan syndical. Plus de jeunes membres actifs attireront aussi plus de jeunes. C'est pour moi une priorité.
En effet, sans jeunes membres le syndicat est voué à disparaître. Alors les patrons pourront faire ce qu'ils veulent.
Deviens membre Syna
La solidarité fait la force de notre syndicat. Plus nos membres sont nombreux et plus notre voix porte loin et fort, plus notre engagement en faveur de vos conditions de travail est efficace: forts-ensemble.ch
