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1. Congrès CNA / SSR

Le 19 octobre, le Congrès CNA /SSR a réuni toutes les associations des séniors de Suisse, au centre des Congrès à Bienne.
Syna y était représenté par une belle délégation de toute la Suisse.

La co-présidente du CNA, madame Esther Waeber-Kalbermatter, a ouvert le Congrès avec le thème «vieillir autonome». Elle nous a rappelé qu'autonomie rime avec reconnaissance sociale et valorisation, et qu'être autonome passe aussi par la participation des séniors à des projets et à des réflexions. L'autonomie, c'est aussi la santé, puisque la maladie ou le handicap entraîne une dépendance aux soins ou aides auxiliaires. A travers les associations créées pour elles, les personnes âgées œuvrent pour améliorer la vie en autonomie, en développant entre autres l'accès à des soins, à un logement, à une sécurité appropriés.

En Suisse, un quart de la population aura plus de 65 ans en 2030. Il est donc urgent d'améliorer l'autonomie des plus âgé-e-s.

Projet de modification de loi sur les prestations complémentaires (motion 18.3716)
Mme Colette Nova nous a présenté le projet proposé par une motion acceptée par le Conseil fédéral le 12 décembre 2019. Ce projet tente de reporter, voire d'éviter, l'entrée en EMS des personnes âgées, d'offrir un même niveau de prestations dans toute la Suisse et de maitriser les coûts de ces prestations.

Il a désormais été amplement démontré que les logements protégés constituent une bonne solution pour soulager les EMS. Le projet, qui permet de limiter les coûts des soin aux personnes âgées, confie aux cantons la responsabilité des offres de prises en charge, tout en garantissant une partie du financement par la Confédération. La Confédération (OFAS) a lancé plusieurs études de mise en œuvre du projet. Celles-ci révèlent que le besoin de sécurité et la solitude sont les deux raisons principales qui motivent les entrées en foyers. Dans son projet, le Conseil fédéral prévoit de nouvelles prestations pour les bénéficiaires de l'AVS, afin de combler en partie leur besoin liés à ces deux enjeux. 

Les cantons seront tenus d'offrir au moins des prestations minimales.

Parmi les prestations minimales prévues figurent
  • un système d'appel d'urgence (sécurité)
  • une aide au ménage
  • une offre de repas (contre la solitude et pour rester à la maison)
  • un service d'accompagnement et de transport
  • une adaptation du logement à l'âge (aide au loyer et adaptation du logement)

Le projet, dont le coût pour la Confédération s'élèverait à environ 227 à 476 millions de francs en 2030, permettrait aux cantons une économie d'environ 279 millions.

Le projet de loi a été mis en consultation entre le 23 juin et le 23 octobre. Le Conseil fédéral présentera ensuite son message au nouveau Parlement. S'il n'y a pas de référendum, la nouvelle loi pourra entrer en vigueur et les cantons seront alors invités à la mettre en œuvre.

Que signifie «Bien vieillir»? (présentation du professeur Albert Wettstein)

Vivre plus longtemps et en bonne santé passe aussi par les relations sociales. Les scientifiques s'accordent sur le fait que de bonnes relations humaines limitent les risques de démences, de complications après une opération ou de mal-être et favorise un sentiment de satisfaction, tandis que la solitude accroît les troubles physiques et psychiques.

Les relations sociales constituent un facteur de protection. Après une opération, les chances de survie d'une personne âgée ayant des contacts sociaux sont deux fois plus élevées que si elle n'avait que des contacts familiaux, et quatre fois plus élevés que si elle était complètement isolée. Il est donc primordial de cultiver les relations sociales, puisque selon ces études, la solitude tue.

La solitude augmente de surcroît le risque de handicap. 

Conseils pour les personnes âgées:

  • Les personnes âgées ont besoin de visites régulières, annoncées et programmées
  • Être dépendant-e ne signifie pas devoir se passer de relations sociales
  • Les séniors doivent décider de qui, pourquoi et à quelle fréquence recevoir des visites

Fardeaux des maladies chroniques:

  • Souffrances causées par des douleurs, par l'essoufflement, des nausées, une dépression, la peur, la solitude, l'ennui, etc.
  • Autodétermination limitée
  • Restrictions sociales: la pauvreté pécuniaire contribue à une diminution des relations sociales => la nouvelle loi permettra de réduire l'impact du manque de relations sociales sur la santé des personnes âgées 

Les personnes âgées et/ou handicapées doivent être rendues plus autonomes. Nous devons prendre avec elles les bonnes décisions. 

Pour le professeur Wettstein, L'autonomisation et les soins sont deux éléments essentiels de la dignité humaine.

Les enjeux sont importants. Selon une étude, il faudrait 960 nouveaux foyers supplémentaires si nous ne trouvons pas de solution pour offrir davantage de prestations d'assistance aux personnes âgées.

L'accompagnement, les visites, le transport, etc. permettent une prolongation de l'autonomie. Bénévoles et professionnels doivent être complémentaires. Une bonne réorganisation de l'accompagnement des personnes âgées permettrait une économie de deux à quatre milliards de francs par année.

A méditer: Des études montrent que les personnes âgées sont plus heureuses que les jeunes. Les personnes âgées savent mieux faire face aux nombreux défis de la vie! 

  • Le logement et la vie à un âge avancé (présentation de Curaviva)

L'assistance à l'habitat des personnes âgées a beaucoup évolué. Aujourd'hui, elles ne sont plus marginalisées. Les concepts du logement ont évolué et, depuis une dizaine d'années, tiennent compte de l'intégration des séniors dans les quartiers. Curaviva va plus loin encore, répondant au besoin d'autonomie en offrant ses prestations indépendamment du lieu de résidence.

La personne est désormais au centre de la définition des besoins en matière de soin. Les logements, comme les prestations, doivent être diversifiés pour répondre à tous les besoins.

Plus d'information sur le site de curaviva:

CURAVIVA - Informations spécialisées - Habitat protégé

Curaviva nous met également en garde sur la problématique liée au manque de main-d'œuvre dans les soins, qui engendrera de graves problèmes si nous n'y remédions pas rapidement. 

  • Table ronde «Vieillir autonome et à domicile, oui mais comment et à quelles conditions?»

Le congrès du CSA a lancé la réflexion sur le vieillissement à domicile, les enjeux, les besoins, les coûts, les freins, etc., avec une table ronde très intéressante, durant laquelle le micro a été partagé par

  • Delphine Roulet-Schwab, présidente d'Alter Ego et Gérontologie.ch
  • Maximilien Bernhard, président du Conseil de Fondation Lysi
  • Hans Stöckli, conseiller d'Etat, co-directeur de Spitex Suisse
  • Beatrice Baselgia-Brunner, déléguée CSA, membre du Groupe de travail Santé et présidente de Pro Senectute Grison


Il a été question de la coopération entre les différents acteurs, qui doit impérativement évoluer et être étoffée, mais aussi de l'autodétermination des personnes âgées.

Avec son modèle de maintien des personnes à leur domicile, le canton de Vaud a réalisé une énorme économie (le rapport des coûts est de 1 à 10 entre le maintien à domicile et la prise en charge par un EMS). Ce système pourrait être transposé à d'autres cantons et pensé au niveau suisse.

La question de l'indemnisation du bénévolat est elle aussi importante. Le bénévolat est aujourd'hui nécessaire. Très divers, il est parfois partiellement uniformisé, parfois pas du tout. Cette thématique, encore taboue, reste très peu débattue.


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