La dernière révision de la convention avec Fenaco a permis à Syna d'obtenir de nouvelles améliorations. Mais qui se cache donc derrière Fenaco, l'un des plus grands employeurs du secteur privé?
Le partenariat social qui lie Syna et Fenaco – un groupe diversifié qui regroupe une large palette d'activités – fêtera bientôt ses 25 ans d'existence. L'entreprise souligne son attachement inchangé à son but coopératif.
Coopérative active dans 4 secteurs
Sur la liste suisse des entreprises qui réalisent le plus gros chiffre d'affaires, Fenaco prend la 40e place, avec un chiffre annuel de 6 milliards. La coopérative concentre la majeure partie de ses activités sur le marché suisse, dans 4 secteurs différents:
- le secteur agriculture, avec la fourniture de semences et de fourrage aux paysans;
- l'industrie agro-alimentaire, où des produits agricoles comme les fruits et les légumes sont transformés et commercialisés auprès des restaurants, du commerce de détail et dans les hôpitaux ou EMS;
- le commerce de détail, avec des marques comme Volg, Landi et Topshop;
- l'énergie, où Agrola SA et ses 400 stations-services sont surtout présentes dans les zones rurrales. À cela s'ajoute la vente de mazout et de pellets.
Fenaco a été pensée comme une coopérative depuis ses débuts. Fondée en 1993, elle est le fruit de la fusion de six sociétés coopératives agricoles. Ses propriétaires sont les membres des 200 coopératives Landi, soit les agriculteurs affiliés.
Salaire minimum pour le personnel non-qualifié
Les 80 filiales de Fenaco emploient au total plus de 10 000 personnes, dont seule une moitié est soumise à la CCT. Celle-ci s'applique en effet surtout aux collaborateurs de Landi, Topshop et de quelques entreprises de production.
Durant les négociations, aujourd'hui terminées, Syna s'est engagé résolument pour un salaire minimum pour le personnel non-qualifié: avec succès. Depuis début 2019, les collaborateurs non-qualifiés bénéficient ainsi d'un salaire minimum de 3800 francs, auquel s'ajoute un 13e salaire. Le salaire minimum s'applique également aux salaires horaires. Pour le personnel qualifié en revanche, on applique ce qu'on appelle les salaires de référence: certes inscrits dans la CCT, ils ont en réalité une valeur indicative et ne peuvent donc pas être contrôlés. Néanmoins, ces salaires vont de 4000 francs pour un apprentissage de 2 ans à 4200 francs après 4 ans de formation.
Une hausse de la masse salariale de 1,2% a également été négociée pour cette année. Celle-ci sera cependant distribuée sur une base individuelle, sans que les partenaires sociaux puissent intervenir. Syna ne connaît donc pas les salaires effectivement versés par Fenaco. Pour cette année néanmoins, une plus grande transparence a été annoncée. Exemple a été pris sur la Coop et sur d'autres partenaires, où les critères de répartition de la hausse de la masse salariale font partie des négociations, ou doivent être présentés aux partenaires sociaux à posteriori.
Revendications maintenues
Pour Syna, la CCT avec Fenaco doit encore être améliorée. Nous maintenons nos revendications concernant l'introduction d'un salaire minimum pour le personnel qualifié. L'introduction de la CCT Shops de stations-service, qui prévoit un salaire minimum pour le personnel qualifié et qui s'applique également aux points de vente de Landi Topshops permet d'exercer une pression positive. Il n'est en effet pas logique que seule une partie du personnel qualifié employé par Fenaco touche un salaire minimum.
Syna maintient également sa demande de réduction du temps de travail hebdomadaire, qui s'élève à 43 heures dans la plupart des filiales de la coopérative. Nous nous engageons en outre pour que le domaine d'application de la CCT s'étende à d'autres salariés, qui doivent pouvoir profiter d'une protection et de bonnes conditions de travail.