La sécurité au travail: un droit fondamental
En Suisse, la sécurité est régie par le Code des obligations (CO art. 328), la loi sur le travail (LTr art. 6) et la loi sur l'assurance-accidents (LAA art. 82). Le problème de la sécurité au travail, qui touche toutes les branches, est particulièrement aigu dans certains domaines, tels que la construction et l'industrie manufacturière ou encore la santé.
Les causes des accidents professionnels sont multiples. Toutefois, on note que 25 pour cent d'entre eux sont le résultat de chutes, qui, comme nous le verrons dans l'un des deux cas ci-dessous, peuvent entraîner des conséquences dramatiques.
1er cas dans le milieu hospitalier
Dans un hôpital, un soignant, A, aide un patient, B, à faire sa toilette. Comme B ne peut pas se tenir debout, A le place dans une douche de plain-pied. À la fin du soin, A reçoit un appel urgent d'un autre patient. Dans son départ précipité, il omet de poser le panneau jaune indiquant que le sol est mouillé. En terminant sa toilette, B appuie involontairement sur la sonnette d'appel. L'infirmière, C, reçoit l'appel de B et se dirige prestement vers la douche. Elle ne voit pas que le sol est mouillé, glisse, tombe et se blesse au poignet. Elle est ensuite en incapacité de travail pour deux mois.
2e cas dans la construction
Sur un chantier, les ouvriers se dépêchent, car le délai est très serré. L'ouvrier A fait remarquer que le sommet de l'échafaudage, qui comporte trop d'espaces vides, est mal sécurisé. Ses collègues lui rétorquent qu'ils connaissent leur métier. A, nouveau dans l'entreprise, ne se reconnaît pas le droit de faire stopper le chantier et se tait, tout en restant convaincu du danger. B, un deuxième ouvrier, a posé des planches par terre au dernier étage de l'échafaudage. L'ouvrier C se prend les pieds dans ces planches et fait une chute de dix mètres. Il décédera quelques heures plus tard. Il était marié et père de deux enfants.
Même si chacun des protagonistes a commis des erreurs, c'est sur D, le contremaître que se portera la responsabilité de cet accident, car en tant que supérieur, il aurait dû imposer toutes les règles de sécurité et veiller à ce qu'elles soient respectées.
Conclusion
Les accidents n'arrivent pour ainsi dire jamais par hasard. Ils sont dus à un défaut technique, de construction ou d'organisation, ou encore à des facteurs humains tels que la fatigue ou le stress. Des procédures de travail mal définies, une ambiance délétère, le non-respect des temps de travail et de repos génèrent du stress, de l'épuisement et augmentent ainsi le risque d'erreur ou d'accident. Le dérèglement climatique devient également un problème majeur de la sécurité au travail. Fournir un travail physiquement éprouvant en période de canicule, par exemple, peut s'avérer dangereux, voire mortel.
Dans ce contexte, les 5 principes de la Suva en matière de sécurité au travail prennent de plus en plus d'importance. Ils aident à réduire de tels risques de manière ciblée.
Ne l'oublions pas: chaque accident de travail impacte non seulement la victime, mais aussi son entourage familial et professionnel. Il reste encore beaucoup à faire pour protéger les travailleuses et les travailleurs, et pour que la question de la sécurité au travail soit considérée comme un enjeu humain plutôt que financier. C'est l'un des objectifs majeurs de l'Engagement Syna, qui, selon sa devise adoptée au dernier congrès, place l'humain au coeur de ses préoccupations.