Une sécurité en période d’incertitude
Se retrouver soudain sans travail, ça peut arriver tout le monde. Et ce sont alors souvent la crainte de l'avenir, la difficulté de s'y retrouver dans la jungle administrative et parfois même la honte qui dominent Pour aider ses membres à surmonter cette passe difficile, Syna les soutient dans leurs démarches avec l'assurance-chômage (AC).
Des personnes de tous horizons passent par la case chômage, pour des raisons diverses. Il peut s'agir par exemple d'une période de transition entre deux emplois, d'un licenciement ou de la difficulté de trouver un emploi dans la profession apprise. L'assurance-chômage leur offre un précieux soutien pour relever ce défi, en leur fournissant non seulement une aide financière, mais également des mesures de réinsertion dans le marché du travail. L'an dernier, ce sont 261 520 personnes qui, en Suisse, ont bénéficié des indemnités journalières de chômage. Voilà un chiffre qui confirme l'importance de cette assurance pour la société.
Le rôle économique et social de l'AC
En soutenant financièrement les personnes en recherche d'emploi, l'assurance-chômage leur donne le temps de trouver un poste qui corresponde à leurs qualifications. Cela réduit le nombre de changements d'emploi et contribue ainsi à la stabilité du marché du travail. De plus, en assurant le maintien d'un niveau de vie acceptable, l'AC favorise la paix sociale et le pouvoir d'achat au sein de la population.
Lors de ralentissements économiques, en particulier, l'assurance- chômage permet d'éviter une forte baisse de la consommation, qui serait dévastatrice pour l'économie nationale. Elle y parvient d'une part en versant les indemnités journalières de chômage qui aident les ménages à maintenir leurs dépenses, et d'autre part par le biais de mesures ciblées telles que la reconversion, la formation continue et le conseil, qui favorisent une réinsertion rapide dans le marché du travail.
L'assurance-chômage joue un rôle déterminant pour désamorcer les situations de crise. Lors de la crise financière de 2008 ou de la pandémie de covid, par exemple, elle a permis d'éviter une forte augmentation de la pauvreté et aidé les entreprises à conserver leur main-d'œuvre, par diverses mesures, dont le chômage partiel. L'AC évite ainsi à l'économie de stagner ou de glisser dans une profonde récession.
L'assurance-chômage est financée principalement par les cotisations des salariés et des employeurs, mais également par des contributions de la Confédération et des Cantons.
Aide du syndicat pendant le chômage
Dans ses secrétariats régionaux, Syna soutient ses membres lors de l'inscription à l'AC, puis les conseille pendant toute la durée du chômage, en particulier pour des questions en lien avec le droit du travail et la coordination avec les caisses de chômage. Fabio Iseini, responsable régional pour Syna Olten, Soleure et Berne, recommande: «Annonce-toi chez nous dès que tu sais que tu pourrais être concerné par le chômage. Nous pouvons ainsi t'aider à entreprendre rapidement toutes les démarches nécessaires et à éviter des retards inutiles. Le cas échéant, nous vérifions si un licenciement était légal et demandons à l'employeur d'en expliquer les raisons.» Il ajoute: «Il est important de chercher un nouvel emploi déjà pendant le délai de congé, c'est-à-dire avant d'être sans travail, sinon il y a une pénalité, sous la forme de jours de suspension.»
Versement des indemnités de chômage par la caisse de chômage
Lorsqu'on perd son emploi, il faut commencer par s'inscrire à l'ORP, l'office régional de placement, puis choisir une caisse de chômage (CCh). C'est elle qui versera les indemnités journalières pendant toute la durée du chômage (le «délai-cadre» est de deux ans au maximum). En Suisse, il existe au total 32 CCh, cantonales ou privées. Le syndicat Syna propose sa propre caisse de chômage, ouverte à tous, membres du syndicat ou non. La caisse de chômage commence à verser les indemnités journalières aussitôt qu'elle a reçu tous les documents justifiant le droit à l'indemnité de chômage et que celui-ci est confirmé.
«Nous aidons nos membres dans cette phase qui peut s'avérer ardue», rappelle Fabio. «Les personnes qui ont une bonne maîtrise des outils numériques peuvent effectuer de nombreuses démarches confortablement depuis chez elles. Mais d'autres sont moins à l'aise avec ces outils ou ont parfois des difficultés avec la langue ou avec les démarches administratives. Nous les invitons alors à nous contacter, pour que nous puissions les aider à utiliser les outils en ligne pratiques de la caisse-chômage. Ce service est particulièrement apprécié.» Diana Mathys, responsable de la caisse de chômage Syna ajoute: «Lorsque les personnes concernées sont bien préparées, le cas échéant avec l'aide de Syna, le paiement s'effectue généralement sans problème et rapidement.»
La règle déterminant le montant versé est la même pour tous: l'indemnité journalière de chômage est calculée selon le revenu moyen des six ou douze derniers mois. Les personnes sans enfant à charge reçoivent 70 pour cent de leur gain assuré. Exception: si le gain assuré est inférieur à une indemnité journalière de 140 francs, elles reçoivent 80 pour cent. Les personnes ayant des enfants à charge reçoivent 80 pour cent. «Nous sommes tenus par la loi de respecter l'égalité de traitement», explique Diana Mathys. «Qu'il s'agisse de calculer des indemnités ou de sanctionner les documents manquants, nous avons les mains liées – ici, il n'y a pas d'exceptions pour les membres du syndicat, même si notre caisse de chômage porte le même nom.» La caisse de chômage Syna est financièrement indépendante du syndicat. Elle est financée par le fonds de l'AC, sur la base des points de prestations obtenus, conformément à l'accord de prestations que la Confédération conclut avec l'organisme responsable, c'est-à-dire le syndicat Syna.
Interactions entre le syndicat et la caisse de chômage
Le calcul des indemnités journalières de chômage peut être complexe. «En particulier lorsque différentes assurances sont impliquées, comme l'AI/LPP ou les assurances maladie et/ou accident, la situation devient souvent confuse pour les bénéficiaires des indemnités de chômage», constate Diana Mathys. Fabio Iseini est lui aussi confronté à ce genre de situations: «Dans les situations compliquées, il arrive que le syndicat demande à la caisse de chômage pourquoi le montant versé est plus bas qu'attendu par l'assuré, pour pouvoir ensuite l'expliquer au membre».
Bien que le syndicat Syna et la caisse de chômage Syna soient financièrement indépendants l'un de l'autre, ils tirent à la même corde. «Lorsque tous deux estiment, par exemple, que le délai de résiliation du contrat de travail n'a pas été respecté, nous travaillons en étroite collaboration et entamons des démarches juridiques contre l'employeur. Dans un cas de licenciement abusif sans préavis, c'est l'employeur et non la CCh qui est tenu de payer. Il doit alors verser l'intégralité de son salaire à la personne assurée», explique Fabio Iseini.
L'AC apporte la stabilité
L'assurance-chômage est un pilier essentiel du système social suisse. Elle constitue un réseau ramifié, dans lequel chaque acteur remplit sa mission. Les offices régionaux de placement (ORP) favorisent la réinsertion sur le marché du travail, tandis que les caisses de chômage (CCh) garantissent un versement rapide des indemnités. Parallèlement, les syndicats apportent leur soutien à leurs membres. Avec ses partenaires, l'assurance-chômage constitue une aide sûre pour les personnes en situation difficile et contribue de manière décisive à la sécurité sociale et à la stabilité économique de la Suisse.