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Travailler plus pour gagner moins?

Secteur principal de la construction: les négociations pour la convention nationale 2019 ont débuté.
Les premières discussions ont été tout sauf prometteuses.
La société des entrepreneurs rejette nos propositions. Il reste encore du temps pour trouver un accord.

Le président de la Société suisse des entrepreneurs l'a déjà annoncé à plusieurs reprises dans les médias: il veut des salaires plus bas pour les travailleurs âgés de la construction et des horaires plus longs et plus flexibles. La première ronde de négociations pour la nouvelle Convention nationale (CN) a confirmé cette impression: réunies à Zurich pour une première ronde de négociations, les délégations ont chacune fait part leurs revendications. Comme on pouvait s'y attendre, elles sont diamétralement opposées.

Pourtant, la pression pour mener à bien ces négociations est déjà perceptible. En effet, la déclaration de force obligatoire pour l'ensemble de la branche deviendra caduque avec l'échéance de la CN fin 2018.
S'ajoute à cela le fait que la retraite anticipée (RA) doit – contrairement aux prévisions initiales des experts-conseils – à nouveau être assainie en raison de la génération du babyboom qui atteindra l'âge de la retraite ces prochaines années.

La RA, un point d'achoppement

Soyons clairs: la RA n'est pas menacée. Mais les exigences strictes de l'autorité de surveillance imposent des mesures d'assainissement en cas de sous-couverture, même temporaire.
Les employeurs se sentent tellement mis sous pression par cette situation qu'ils veulent assainir la RA le plus vite possible, et ce par le seul biais de réductions de prestations.
La solution de Syna en revanche est acceptable sur le plan social. Elle prévoit un assainissement via une hausse modérée des cotisations et une réduction différenciée des prestations. Cette solution permettrait aux futurs retraités en RA de prendre leur retraite bien méritée avec les mêmes avantages qu'aujourd'hui.
Les employeurs n'apprécient pas du tout: ils ont jusqu'à présent opposé un refus catégorique à la solution que nous proposons.

En revanche périlleuse

Détail piquant: les hausses de cotisations pour la RA ne peuvent être décidées que par les parties contractantes à la CN. La mise en oeuvre de l'assainissement proposé par les employeurs, qui passe uniquement par des réductions de prestations, serait en revanche périlleuse. En effet, la loi stipule que les mesures d'assainissement doivent être proportionnées, adaptées au degré de sous-financement et faire partie d'un concept global équilibré.
Assainir la RA uniquement aux dépens des prestations n'est ni proportionnel ni partie intégrante d'un concept global équilibré.

Solution globale

Les enjeux sont importants. Toutefois, le comportement actuel des employeurs n'est pas de bon augure. Nous négocions actuellement encore de manière constructive. Mais si les employeurs s'en tiennent à leur ligne intransigeante en matière d'assainissement de la RA, la fin de l'année s'annoncera difficile. Pourtant, des différends bien plus importants ont déjà été résolus ces dernières années.
Les délégués aux négociations ont encore le temps de parvenir à un accord: quatre autres rencontres sont prévues avant les vacances d'été. Si aucune solution ne peut être trouvée d'ici là, un automne brûlant nous attend!

La solution doit être globale:
les travailleurs n'ont bénéficié d'aucune augmentation de salaire depuis 4 ans.
Une hausse conséquente des salaires simplifierait également la discussion sur la RA. Toutefois, les salaires ne seront pas négociés avant l'automne. Le secteur de la construction bénéficierait d'une planification précoce des questions qui concernent la CN et la RA.
 


Plus d'informations:
Guido Schluep, secrétaire central du secteur principal de la construction

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