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Me, myself and my Gig

Malgré la responsabilité et les risques que cela implique, travailler en indépendant peut être très valorisant. Rien de tel pour les indépendants fictifs de Uber & co.

Au-delà de l'épanouissement personnel, l'indépendance comporte aussi des risques. En effet, les indépendants, qui assument seuls tous les risques financiers, tendent à se surmener. Comparés aux salariés, ils travaillent en moyenne 8 heures de plus chaque semaine. Et comme les mandats arrivent parfois à court terme, ils doivent faire preuve d'une grande flexibilité dans leurs horaires.
En outre, ils prennent moins de vacances. Souvent, la frontière entre travail et vie privée disparaît, au détriment de la santé parfois. En moyenne, sur 6 mois, les travailleurs indépendants sont plus longtemps malades que les salariés
En revanche, le fait de pouvoir décider eux-mêmes de leurs conditions de travail accroît leur satisfaction .

Indépendance ≠ indépendance

Les conditions de travail des indépendants varient toutefois fortement. De manière générale, mieux ils sont formés, meilleures sont leurs conditions de travail.
Les moins bien lotis sont ceux que l'on surnomme les «gig workers». Il s'agit de travailleurs indépendants comme les chauffeurs Uber ou les coursiers à vélo de Notime, qui travaillent surtout pour un seul client pour lequel ils accomplissent des missions courtes à brève échéance.
Cette «gig economy» existe en réalité depuis longtemps, et des services en ligne comme Airbnb, Uber etc. lui ont permis de s'étendre très rapidement. De plus en plus de services, du nettoyage à l'artisanat, sont offerts via le web.

Apparences trompeuses

Les entreprises derrière ces services ne se considèrent pas comme des employeurs, mais comme des intermédiaires entre clients et exécutants. Une astuce rentable, qui leur permet de transférer tout le risque entrepreneurial aux travailleurs.
Pas de salaire garanti, pas de rentrées financières en l'absence de mandat ou pendant les vacances. Comme les indépendants traditionnels, ces indépendants fictifs doivent également s'acquitter des charges sociales et acquérir leurs outils de travail. À l'inverse, les entreprises leur imposent souvent des règles, comme le prix facturable au kilomètre chez Uber par exemple.

Comme les indépendants fictifs ne sont par définition pas des salariés, les règles concernant les périodes de repos, les vacances et les absences pour maladies rémunérées ne s'appliquent pas. Hormis la liberté de se faire exploiter pour des montants misérables, les «travailleurs gig» ne bénéficient que marginalement des libertés inhérentes à l'indépendance.

Lets get connected 

Sans autonomie de décision et d'action, l'indépendance n'est favorable ni à la motivation ni à la santé des travailleurs.
En tant qu'entrepreneur, chaque autre travailleur se mue en concurrent susceptible de s'accaparer un mandat. D'où la nécessité d'être sans cesse disponible et d'optimiser son travail pour s'affirmer sur le marché du travail. Cela peut être synonyme de stress et, en fonction des ressources personnelles de chacun, source d'angoisses.

Ces formes de travail se répandront encore à l'avenir. Syna s'engage pour que ces employés bénéficient de conditions de travail équitables. Cela implique toutefois que les indépendants fictifs unissent leurs forces et s'engagent ensemble pour de bonnes conditions de travail.


Plus d'informations
Sabri Schumacher, service Jeunesse et égalité

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