La Commission de l'économie et des redevances du Conseil des États (CER-E) prévoit une nouvelle libéralisation du travail dominical, selon laquelle les magasins devraient pouvoir être ouverts jusqu'à douze dimanches par an, contre quatre actuellement. Syna s'oppose ferme-ment à cette disparition progressive du dimanche chômé.
Le mardi 22 octobre 2024, la CER-E a approuvé une nouvelle libéralisation du travail du dimanche, suivant l'initiative du canton de Zurich. La modification proposée permettrait de faire travailler du personnel pendant ces douze dimanches sans autorisation spéciale. Jusqu'à présent, cela n'est autorisé que quatre dimanches par an, et de nombreux cantons n'exploitent d'ailleurs pas entière-ment cette possibilité. Syna est extrêmement déçu par la décision de la CER-E, qui constitue une détérioration des conditions de travail dans le secteur des services.
Nous ne voyons aucun avantage économique à la libéralisation du travail dominical, puisque les dé-penses des consommateurs dépendent de leur revenu. Compte tenu de la baisse du pouvoir d'achat et du comportement inchangé des consommateurs, cette libéralisation entraînerait une répartition du chiffre d'affaires sur sept jours, plutôt que son augmentation. Dans de nombreux cantons, la popula-tion est contre une extension du travail dominical. En Valais, par exemple, une nette majorité des citoyens s'est opposée à une prolongation des heures d'ouverture des commerces.
Autre argument contre cette libéralisation, il existe déjà suffisamment de possibilités d'achats le di-manche dans les gares et les stations-service. Et ayons une pensée pour le personnel de vente: quelles détériorations supplémentaires de ses conditions de travail voulons-nous lui imposer?
Ce projet d'autoriser douze dimanches d'ouverture des magasins par an n'est qu'une proposition parmi d'autres, qui visent elles aussi à libéraliser le travail dominical. Le conseiller fédéral Parmelin souhaite pour sa part que les magasins situés dans les zones touristiques urbaines puissent ouvrir le dimanche à certaines conditions. Et, selon une consultation en cours, l'employeur devrait pouvoir autoriser ou contraindre ses employé-e-s en home office à travailler neuf dimanches par an, sans avoir à demander une autorisation spéciale.
Cornelia Bickert, responsable de branche chez Syna, s'insurge: «Cet insidieux travail de sape contre le dimanche chômé doit cesser! Pour nombreux travailleurs et travailleuses, le dimanche est le seul jour de congé commun de la semaine. Il est indispensable pour entretenir des relations sociale, pour un repos régulier et pour préserver la santé des travailleurs et travailleuse».
Pour le personnel du commerce de détail, cette libéralisation signifierait une flexibilité encore accrue des horaires de travail. Aujourd'hui déjà, l'extrême flexibilité exigée empêche de nombreux collabora-teurs et collaboratrices de mener une vie sociale équilibrée. Syna condamne ces attaques répétées contre le dimanche chômé et continuera de s'opposer énergiquement à cette initiative cantonale pour douze dimanches d'ouverture des commerces.