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Pouvoir d’achat en chute libre

Jamais, au cours des 40 dernières années, la situation financière des ménages suisses ne s'est détériorée aussi rapidement qu'en 2022. Malgré la croissance économique et le faible taux de chômage, la chute des salaires réels est inédite . Une hausse des salaires pour toutes et tous est nécessaire.

Après la pandémie de Covid, l'économie suisse s'est rapidement redressée. Ces deux dernières années, la valeur des biens produits et des services fournis a considérablement augmenté. La création de valeur croît fortement, le taux de chômage est faible, et la main-d'œuvre qualifiée manque: en principe, la situation des travailleurs et travailleuses devrait être excellente. Or, la réalité est tout autre: leur situation financière se détériore, parfois drastiquement. Trois raisons principales sont à l'origine de cette situation: l'évolution des prix, l'évolution des salaires et le retard que connaît l'adaptation des transferts sociaux (retraites, prestations complémentaires, aide sociale).

Hausse des prix

Avec 3%, le taux d'inflation est à son plus haut niveau depuis 1993. Cette inflation signifie que pour le même panier de marchandises, il faut payer 3% de plus aujourd'hui que l'année dernière. Toutefois, les salariés à bas et moyen revenu doivent s'attendre à une augmentation encore plus importante du coût de la vie. En effet, le taux d'inflation est une moyenne qui couvre l'ensemble de la population. Les personnes qui ont un revenu bas ou moyen consacreront une plus grande part de leur argent au logement et à l'énergie que celles qui ont un salaire élevé. Et ce sont précisément ces coûts qui augmentent fortement. Afin d'éviter une baisse des salaires réels, la hausse des prix nécessite une adaptation des salaires et des transferts sociaux d'un montant équivalent. Si ce n'est pas le cas, les travailleurs et les retraités réduiront leur consommation, auront du mal à honorer leur loyer ou leur crédit hypothécaire en cas de hausse des taux d'intérêt, et risqueront de basculer dans la pauvreté.

Faible évolution des salaires malgré une productivité en hausse

Travail.Suisse s'attend cette année à une baisse des salaires réels de 2,2%. Pourtant, de nombreuses entreprises ont fait de bonnes affaires au cours des dernières années. La productivité a augmenté d'environ 1% par an, contre seulement 06% pour les salaires. Les gains de productivité n'ont quasiment pas été répercutés sur les travailleurs. Au contraire, une grande partie de cette somme est allée dans les poches des employeurs ou des actionnaires. Une hausse robuste des salaires pour l'ensemble des travailleurs et travailleuses au 1er janvier 2023 est donc aussi justifiée que nécessaire.

Allégements nécessaires pour les familles et les bas revenus

La baisse des salaires réels et la forte augmentation des primes d'assurance-maladie attendues l'an prochain toucheront particulièrement les familles de la classe moyenne. Aujourd'hui déjà, 23% des familles ne peuvent pas faire face à une dépense inattendue de 2500 francs en l'espace d'un mois. Une augmentation de la facture de chauffage d'un montant similaire à la fin de l'année mettra beaucoup de familles en difficulté financière. Les politiques sont donc appelés à permettre des allègements, par exemple par le biais de subsides plus importants pour les primes d'assurance maladie.

Conclusion

Nous sommes en pleine reprise économique et pourtant, les travailleurs et les subissent actuellement une baisse de leurs revenus réels. La pauvreté augmente et de nombreuses familles n'auront pas assez d'argent à la fin de l'année pour payer toutes les factures. Pourtant, la situation sur le marché du travail est excellente, la main-d'œuvre qualifiée manque et le taux de chômage est relativement bas. Les employeurs et le Parlement sont donc appelés à agir. Le pouvoir d'achat doit être soutenu par une augmentation des salaires, des subsides pour l'assurance-maladie et une adaptation des rentes. Il s'agit de montrer que la Suisse n'a pas oublié d'être solidaire et qu'elle est capable de gérer l'inflation.

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