Skip to main content

Corona: le travail temporaire, piège de la pauvreté

Les employé-e-s temporaires et le personnel travaillant sur appel souffrent particulièrement de la crise du coronavirus. C'est ce qu'a révélé une enquête auprès de plus de 5000 travailleurs et travailleuses conseillé-e-s par le syndicat Syna. Syna demande un frein à ces rapports de travail précaires et une meilleure couverture sociale en cas de réduction des horaires de travail ou de chômage.

L'enquête de Syna a révélé que de nombreux salarié-e-s, en particulier dans la restauration, le commerce de détail et le nettoyage, ainsi que les employé-e-s temporaires, ne bénéficient pas suffisamment de l'extension du chômage partiel. Ces personnes perdent souvent leur emploi et se retrouvent au chômage, avec des conséquences désastreuses: parce qu'elles étaient employées à des salaires déjà très bas, elles doivent ensuite survivre avec des indemnités de chômage minimes. En raison de la forte augmentation du taux de chômage, elles sont de surcroît confrontées à une longue attente pour leur premier versement, ce qui peut les contraindre à recourir à l'aide sociale.

Le chômage partiel n'a que peu d'effets
L'extension du chômage partiel, décidée par le Conseil fédéral pour amortir les conséquences de la crise du coronavirus, constitue une bonne mesure pour de nombreux salarié-e-s et les entreprises qui les emploient. Malheureusement, elle n'a guère eu d'effets pour les personnes aux conditions de travail précaires, parce que les employeurs ont souvent préféré licencier leur personnel temporaire ou au salaire horaire, plutôt que de demander pour lui le chômage partiel. Mathias Regotz, membre du Comité directeur de Syna s'en indigne: «Certaines entreprises ont choisi de licencier par facilité. De leur côté, les entreprises de location de services peuvent licencier très simplement leurs employé-e-s avec un délai de congé de de deux jours, se dérobant ainsi à leurs responsabilités sociales. C'est indigne de la Suisse.»

Encadrer strictement le travail temporaire et sur appel
Pour Syna, la nécessité de rendre plus sûres les conditions d'embauche des emplois temporaires et du travail sur appel s'impose comme une évidence. «Il faut garantir un revenu minimal pour le travail sur appel, afin que les employé-e-s reçoivent un salaire durant le délai de congé même lorsqu'on ne leur demande plus de venir travailler», explique Arno Kerst, président de Syna. Le syndicat demande pour les employé-e-s temporaires les mêmes délais de congé que pour les autres salarié-e-s, soit un mois au minimum. Cela apporterait aussi un salaire plus sûr dans ce domaine aux conditions de travail particulières. Il faut enfin introduire des conditions de travail plus sociales dans le travail temporaire. Faute de quoi, c'est tout le principe de la location de services qui devra être repensé.

Syna estime qu'il faut aussi agir au niveau de l'assurance-chômage et demande que les indemnités de salaire en cas de réduction de l'horaire de travail et de chômage passent de 80% à 100% pour les salarié-e-s à bas revenus, afin de leur éviter de tomber dans la pauvreté.


Renseignements complémentaires
Arno Kerst, président
Véronique Rebetez, responsable régionale Fribourg/Neuchâtel

Sur le même sujet:

Les cookies facilitent la fourniture de nos services. En utilisant notre site Web, vous acceptez l'utilisation de cookies.
Plus d'informations Refuser Ok