Journée internationale des femmes: faisons la grève!
Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée internationale des femmes, le syndicat Syna est descendu dans la rue pour informer sur la grève féministe du 14 juin. Pour que le traitement inégal entre les genres dans le monde du travail cesse enfin!
Syna parcourt la Suisse depuis plusieurs semaines, pour sensibiliser la population à l'inégalité persistante entre les genres en Suisse et pour mobiliser les femmes en vue de la grève des femmes du 14 juin prochain.
«Que voulez-vous de plus?»
Certaines discussions, encore trop nombreuses, témoignent de la nécessité d'informer: «Que voulez-vous de plus? Vous avez déjà tout!», s'entend souvent dire Selina Tribbia – responsable de la politique sociétale de Syna – parfois par les femmes elles-mêmes, qui ne comprennent pas que des mouvements chrétiens, des syndicats et bien d'autres organisations appellent à la grève. À quoi elle répond: «Nous avons en effet atteint bien des objectifs… sur le papier. La réalité est malheureusement tout autre.»
Les femmes restent en effet sous-estimées et doivent en faire plus que les hommes pour obtenir une promotion. À travail équivalent, les femmes gagnent en moyenne 20% de moins! Les différences de salaires inexplicables constatées dès l'entrée dans la vie active ont même augmenté. Les femmes assument la majorité des tâches concernant les enfants, le reste de la famille et le ménage – gratuitement de surcroît. Lorsqu'elles ne suivent pas un modèle familial traditionnel, elles risquent de subir un salaire qui n'assure qu'un minimum vital, puis la pauvreté dans la vieillesse. Dans les métiers typiquement féminins, les conditions de travail sont par ailleurs souvent précaires.
Employeurs cyniques
Autre sujet brûlant: la maternité en tant que facteur de risque pour les salariées. Par exemple pour les femmes qui, en raison de leur charge familiale, interrompent leur activité professionnelle puis subissent une baisse de salaire à leur retour, bien qu'une si courte pause n'ait pas amoindri leurs compétences. Un manque à gagner qu'elles ne pourront souvent plus rattraper durant leur vie professionnelle.
La reprise du travail après le congé maternité peut elle aussi constituer une étape critique, puisque trop de mères ne se voient proposer ni le même poste ni un taux d'activité réduit, ce qui les contraint à quitter leur emploi.
Les employeurs qui réclament une force de travail féminine tout en refusant d'aider leurs salariées à concilier travail et famille font preuve d'un cynisme révoltant.
On n'est jamais mieux servies que par soi-même
Voilà autant de raisons pour les femmes de prendre elles-mêmes les choses et main et faire grève le 14 juin, chacune dans la mesure où elle l'estime possible. L'objectif pour elles est d'agir et de manifester ensemble, de se soutenir mutuellement, fortes de leur solidarité.
Les revendications
Témoignant de sa solidarité avec les femmes, Syna demande:
- Pour l'autodétermination: un revenu pour le travail domestique et de soins, jusqu'à présent impayé
- Pour des modèles de travail propices à la famille: la consultation et la codécision dans l'aménagement du temps de travail
- Pour des salaires garantissant le minimum vital: une réévaluation des métiers féminins selon les exigences réelles, aucun salaire en-dessous de 4000 francs!
- Pour des rentes sûres en cas de travail à temps partiel: une adaptation de la prévoyance vieillesse à la réalité des personnes travaillant à temps partiel
- Pour la compatibilité entre famille et travail: suffisamment de crèches, financièrement abordables
- Pour de l'avancement: plus de postes de cadres pour les femmes et des possibilités d'emplois de cadres en job sharing
La liste complète des revendications se trouve sur syna.ch/greve-feministe. Elle révèle clairement les nombreuses discriminations, structurelles et personnelles, auxquelles les femmes restent confrontées dans le monde professionnel.
Renseignements complémentaires
Selina Tribbia, responsable de la politique sociétale
