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«On a besoin de tout le monde»

René Lipp n'hésite pas: quand il y a du boulot, il met la main à la pâte. Pas étonnant dès lors qu'en tant que membre de Syna, il s'engage activement au sein du syndicat depuis des années.

Mon travail
Je travaille depuis 42 ans pour la manufacture horlogère Eta à Granges. J'y ai déjà effectué mon apprentissage de monteur électricien. À l'époque, l'entreprise portait un autre nom; l'industrie horlogère a beaucoup changé au fil des ans. Après ma formation, la branche a connu une crise. Ils nous ont alors dit, à nous les jeunes, de chercher un autre emploi. J'ai donc travaillé pendant trois ans chez un fabricant de machines à laver à Bienne. Puis ils ont recommencé à chercher du personnel à Granges et je suis revenu.
J'aime mon travail, il est très varié. Je suis responsable de l'entretien. Cela comprend la technique du froid, les installations, les systèmes de détection incendie – toute l'infrastructure. Je répare les pannes et je résous les problèmes. J'apprécie beaucoup, car j'aime aider.
Mon avenir

Si je travaille toujours, c'est parce que j'aime ce que je fais. Car en fait, j'aurais déjà dû prendre ma retraite depuis longtemps. Au départ, j'avais prévu de partir à 60 ans. Mais ils ne trouvent pas de remplaçant (rires)! Notre branche a des problèmes de relève. Nous avons beaucoup de personnel externe, car nous sommes toujours en sous-effectif. Les jeunes ne veulent plus se salir. Et le métier a beaucoup changé. Autrefois, les tâches de bureau occupaient peut-être une journée de travail sur dix. Aujourd'hui, c'est très différent, tout doit être documenté. De ce fait, les exigences scolaires ont également augmenté. C'est problématique.

Notre système social

Je travaille beaucoup avec des étrangers. S'ils n'étaient pas là, on pourrait fermer boutique. Beaucoup disent que nous avons trop d'étrangers en Suisse. Je ne comprends pas. J'ai aussi du mal quand on leur met tous les problèmes sur le dos. Tous ne sont pas des profiteurs du système! Une personne qui travaille a droit à de l'argent lorsqu'elle est malade, car en travaillant elle contribue aux assurances sociales. Alors il est logique qu'elle soit rétribuée en cas d'urgence. Je suis fier du système social en Suisse. 

Notre commission du personnel
Je suis favorable aux progrès en matière de politique sociale. Je trouve par exemple que le congé paternité est une bonne chose. Le travail à temps partiel est également important. Je travaille aujourd'hui à 80%, mon employeur est très social et soutient les temps partiels. Malheureusement, ce n'est de loin pas le cas partout. Souvent, les chefs ne suivent pas. Même si tu peux travailler à temps partiel, tu dois toujours être disponible. Cette flexibilité unilatérale n'est pas juste.
Dans notre entreprise, nous avons une commission du personnel, qui représente les intérêts du personnel auprès de la direction. J'en suis membre. Nous avons des règlements clairs et si une direction de département ne les respecte pas, nous intervenons. Grâce au soutien de la commission, tous les problèmes qui sont apparus dans mon travail ont pu être résolus. Il y a quelques années, par exemple, la gestion des heures est passée à un système électronique. Auparavant, nous recevions toujours nos décomptes d'heures sur papier. Pendant le changement, nous n'avons pas pu les consulter pendant deux mois. J'ai protesté, car tous les collaborateurs ont le droit de consulter leur relevé d'heures. Je connais mes droits parce que je suis syndiqué.

«Je connais mes droits parce que je suis syndiqué.»

René Lipp
Mon syndicat

Je suis membre de Syna depuis mon apprentissage. En tant que vice-président de la section de Granges, je suis très actif. J'entends souvent des gens dire que le syndicat coûte, et rien d'autre. Et qu'au final, on profite des mêmes avantages, comme le salaire minimal et les vacances, sans être membre. Pourtant, ces gens ne profitent de ces bonnes conditions que parce qu'ils ont une convention collective de travail grâce aux syndicats. Seulement, les syndicats ne sont forts que s'ils ont beaucoup de membres. C'est pourquoi on a besoin de tout le monde.

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