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CCT pour remédier au manque de main d’œuvre qualifiée

Si le secteur de la santé est sévèrement régulé en matière de financement et d'autorisations, il en va tout autrement des conditions de travail. Ces dernières constituent cependant un facteur essentiel de la lutte contre le manque de personnel qualifié. Syna s'engage par conséquent pour une convention collective de travail pour les soins à long terme et les soins à domicile.

Avec plus de 550 000 salarié-e-s, le secteur de la santé est le plus grand employeur de Suisse. Bien que manquant chroniquement de personnel, il ne dispose cependant pas de conditions de travail et salariales contraignantes au niveau national. Une lacune dont les employeurs et employeuses usent et abusent, en répercutant sur leurs salariés la pression croissante sur les coûts. Syna tire la sonnette d'alarme depuis des années, tant en matière de flexibilisation des horaires de travail que de sous-effectifs.

Les soins à long terme et les soins à domicile sont particulièrement concernés

La situation est particulièrement précaire dans les soins à long terme et les soins à domicile, en raison du grand nombre de prestataires qui se disputent ce marché. Les prix et les prestations étant largement régulés, il ne leur reste que la réduction des coûts du personnel pour accroître leur marge.
De trop nombreuses entreprises de soins à domicile à but lucratif opèrent selon des modèles commerciaux douteux, sans garantir à leurs employé-e-s des conditions de travail conformes à la loi. Pour mettre un terme définitif aux conditions de travail précaires dans la branche, il faut une convention collective de travail (CCT) applicable dans toute la Suisse.

Taux de fluctuation élevé

Le canton de Vaud donne l'exemple en appliquant ce que réclame Syna: tous les prestataires de soins de santé qui reçoivent des fonds publics ou qui facturent leurs services aux caisses maladies doivent, en matière de conditions de travail, appliquer la CCT cantonale ou les directives cantonales pour les organisations de soins à domicile.
Dans le reste de la Suisse, la situation est rien moins que brillante, en particulier dans le domaine des établissements médicaux-sociaux. Rien d'étonnant par conséquent à ce que la fluctuation du personnel soit élevée et que de nombreux employés finissent par quitter définitivement la profession des soins.

Conditions de travail passées sous silence
Les associations faîtières Aide et soins de santé à domicile Suisse, Curaviva Suisse et OdASanté ont lancé cet été la campagne «Le métier le plus important en Suisse – Des histoires de vie se poursuivent avec les soins de longue durée». Cette vaste offensive de charme, qui vise à remédier à la pénurie de personnel qualifié n'adresse cependant pas la question des conditions de travail.

L'initiative populaire «Pour des soins infirmiers forts» lancée par l'Association suisse des infirmiers et infirmières ASI veut quant à elle que la Confédération impose des conditions de travail adaptées aux exigences du métier. Syna soutient cette initiative, parce que le contre-projet indirect de la commission du Conseil national passe lui aussi sous silence les conditions de travail du personnel soignant.

Syna œuvre pour une CCT nationale

Lors de leur conférence de branche, les membres Syna du secteur de la santé ont adopté une résolution. Ils y engagent les associations Aide et soins de santé à domicile Suisse, Association suisse des services d'aide et de soins à domicile et Curaviva à négocier avec les syndicats des conditions de travail progressistes dans le cadre d'une CCT nationale.

→ Lire la résolution


Renseignements complémentaires
Juan Barahona, responsable du secteur de la santé pour la Suisse romande

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