Le 14e Congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES) s'est tenu en mai à Vienne. Syna et Travail.Suisse étaient présents.
Tous les 4 ans, la CES organise un congrès qui permet de représenter les 45 millions de membres des syndicats de 39 pays européens. Le congrès de cette année s'est tenu à Vienne sous le slogan «Une Europe plus juste pour les travailleurs!» Le thème central de l'événement – la conception d'une Union européenne sociale – était d'une actualité brûlante une semaine avant les élections européennes.
Requête suisse
À la demande des syndicats suisses et des confédérations syndicales autrichienne et tchèque, la question d'une meilleure protection des travailleurs détachés contre dumping salarial et social figurait au programme du Congrès. Rappelons que ce point est également au cœur des négociations en vue d'un accord-cadre entre la Suisse et l'UE.
Luca Visentini, secrétaire général de la CES, a encouragé les syndicats suisses à défendre les mesures d'accompagnement. Il a en effet souligné qu'un affaiblissement de la protection salariale en Suisse nuirait également à la protection salariale dans d'autres pays.
L'UE sur la bonne voie
À l'approche des élections européennes, les enjeux sont clairement apparus. S'il veut survivre après le Brexit et les diverses victoires électorales populistes, le projet européen doit connaître un véritable retournement social et bénéficier aux travailleurs. Mais l'UE progresse: dans deux ans, tous les États membres devront introduire au moins 2 semaines de congé paternité et 2 mois de congé parental pour les mères et les pères.
Commentaire Arno Kerst
Syna: faire partie d'une Europe sociale
Participer au Congrès de la CES en compagnie de plus de 1000 syndicalistes de 38 pays juste avant les élections européennes a été une expérience marquante. Faire partie, avec Syna, d'un grand mouvement social en Europe est motivant. Nous avons besoin des syndicalistes pour défendre et promouvoir les idéaux démocratiques et sociaux!
Et je suis fier qu'avec Syna, nous soyons à la pointe en ce qui concerne les enjeux liés à la digitalisation. Nos revendications en faveur de la sécurité de l'emploi et d'une sécurité sociale solide, mais aussi d'aménagements du temps de travail qui bénéficient aux travailleurs et à leur famille, s'inscrivent parfaitement dans les discussions qui se sont tenues à Vienne. Nous faisons même office de précurseurs en ce qui concerne nos réflexions sur le thème de la formation continue, pour laquelle nous estimons que les employeurs et l'État doivent mettre du temps et des ressources financières à disposition.
Un avis partagé par Joseph Stiglitz. Dans une présentation captivante, le lauréat du prix Nobel, âgé de 76 ans, a expliqué ce qui a conduit à l'échec du néolibéralisme. Des réglementations étatiques plus strictes sont nécessaires pour intégrer tous les individus sur le marché du travail et répartir plus équitablement le gâteau économique entre tous. En effet, le marché n'investit pas de lui-même suffisamment dans l'éducation, la sécurité sociale ou la protection de l'environnement. La revendication de Joseph Stiglitz, qui demande que les négociations collectives soient inscrites comme un principe de base du système économique, nous est allée droit au cœur.
Arno Kerst, président de Syna
