C'est une tendance que Syna critique sévèrement depuis des années: au lieu d'accorder un plus haut salaire à tous leurs employés, les entreprises préfèrent souvent distribuer des cadeaux salariaux individuels.
Lorsqu'en fin d'année, les entreprises communiquent l'augmentation de leur masse salariale, celle-ci semble généreuse. Mais à y regarder de plus près, il y a un hic: elle est rarement destinée à l'ensemble du personnel. Au lieu de cela, les patrons préfèrent accorder des augmentations individuelles. Ainsi, si certains sont récompensés, il ne reste à la majorité des salariés que les miettes à se partager.
Une politique de répartition malavisée
Souvent, la répartition se fait au détriment des employés aux plus bas salaires, qui, après déduction du renchérissement, se retrouvent parfois avec un salaire réel inférieur à celui de l'année précédente. Cette politique de répartition inconsidérée accroît le danger d'une perte du pouvoir d'achat.
À ceci s'ajoute que les critères régissant les augmentations individuelles sont souvent arbitraires: ce sont les chouchous des chefs qui emportent le morceau. Pourtant, eux aussi dépendent des efforts de leurs collègues.
La tendance persiste
Et cette mode se confirme: tandis qu'il y a encore dix ans, deux tiers des augmentations salariales allaient à l'ensemble du personnel, seul un tiers est désormais réparti de manière générale.
Dans l'artisanat cependant, une tendance inverse positive se dessine, avec pour 2019 une recrudescence des augmentations générales. Dans le secteur principal de la construction et dans la menuiserie, entre autres, tous les employés reçoivent plus de salaire cette année.
La Coop n'est pas un exemple à suivre
Dans le secteur tertiaire, par contre, les augmentations salariales restent majoritairement individuelles. Migros et Coop, les leaders de la branche, ne contribuent malheureusement pas à inverser la tendance. Coop, par exemple a augmenté d'un pour cent sa masse salariale en 2019… une augmentation répartie individuellement. Pourtant, les résultats d'exploitation très positifs du groupe lui auraient aisément permis d'accorder une augmentation générale équitable.
Assez!
Il est grand temps de renoncer à la mauvaise habitude des augmentations individuelles arbitraires: tous les employés sont affectés par la hausse des prix et des coûts, et seules des augmentations générales pourront éviter un accroissement du fossé entre les salaires.Par ailleurs, l'ensemble du personnel contribue au succès d'une entreprise. Ce n'est que justice que tous en profitent – comme le réclame Syna – par des augmentations de salaires générales.
