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Swiss Interim: une faillite pour Noël

Quelques jours avant Noël, Swiss Interim, entreprise active dans le placement de personnel, a déposé le bilan. Le personnel fait aujourd'hui les frais de cette énième faillite «en cascade».

Le courrier reçu par le personnel employé par Swiss Interim juste avant Noël a fait l'effet d'une douche froide. Celui-ci apprenait en effet la faillite de l'entreprise et, par conséquent, la perte de son emploi. Cette nouvelle, annoncée au pire moment, était pourtant une certitude depuis un certain temps.
Syna et ses membres sont consternés par cette annonce intervenue quelques jours avant Noël, qui a entraîné le personnel de Swiss Interim et ses proches dans la tourmente et l'incertitude durant la période la plus festive de l'année. Dans le canton de Fribourg, une centaine de personnes, la plupart au bénéfice d'un contrat à durée déterminée, sont touchées. Véronique Rebetez revient sur les principales causes et conséquences de cette faillite.

Véronique, les causes de cette faillite sont-elles connues? 

La faillite de Swiss Interim est une faillite dite «en cascade»: c'est en effet la faillite de deux entreprises romandes, dont la société fribourgeoise A. Bernasconi SA Peinture, dans l'incapacité de payer la location de leur personnel auprès de Swiss Interim, qui aurait provoqué ce dépôt de bilan.

Quel est le lien concret entre la faillite d'une entreprise de peinture et celle de Swiss Interim? 

La concurrence exacerbée qui règne dans le second-œuvre peut malheureusement facilement conduire à ce genre de situation. Une entreprise, comme Bernasconi SA Peinture dans le cas présent, casse les prix pour obtenir un mandat. Elle recourt ensuite à du personnel intérimaire – fourni ici par Swiss Interim – pour effectuer le travail. Mais le revenu généré ne suffit pas à régler les factures. Incapable d'honorer ses engagements, l'entreprise dépose ainsi le bilan, et la société qui a fourni le personnel intérimaire se retrouve alors à son tour dans l'incapacité de verser les salaires dus. Elle doit alors elle-aussi déposer le bilan. C'est pourquoi nous parlons ici de faillites «en cascade».

Que va-t-il maintenant se passer pour le personnel qui était employé – à durée déterminée ou indéterminée – par Swiss Interim? 

Les personnes concernées se retrouveront au chômage, qui devra également prendre en charge l'indemnité pour insolvabilité de l'entreprise. Syna se battra pour que les droits de ses membres et des autres employé-e-s de Swiss Interim soient respecté-e-s.

Concrètement, que doit faire une personne qui a perdu son emploi en raison de la faillite de son entreprise? Et comment Syna peut-elle lui venir en aide? 

C'est une situation très désagréable, car les démarches sont lourdes, longues et compliquées. Il faut donc absolument se manifester le plus vite possible auprès de notre secrétariat régional pour que nous puissions lancer la procédure. Notre première priorité est de mettre en demeure l'employeur de verser le salaire impayé. S'il ne le fait pas, la personne employée pourra alors envoyer son congé immédiat pour justes motifs, ce qui lui permettra de s'inscrire sans attendre auprès de l'assurance chômage. Ensuite nous poursuivrons la procédure auprès du tribunal des prud'hommes pour récupérer les salaires et autres indemnités impayés.
Dans le cas de Swiss Interim, la procédure la faillite n'a pas été prononcée, ce qui complique encore les choses. C'est à nous de la mettre en faillite via une procédure complète qui va certainement durer jusqu'à l'été. D'où l'importance et l'intérêt d'être membre de Syna, car notre syndicat se charge de la procédure. En outre, l'assurance chômage avance parfois les salaires impayés, mais uniquement si elle a la garantie que toutes les démarches ont été faites – elle apprécie donc la présence d'un syndicat qui connaît bien ces démarches.

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