Temps de travail: mon quotidien professionnel (4e partie)

Urs F., ouvrier de l'industrie chimique

Tant que j'apprends quelque chose de nouveau, je garde l'esprit vif. J'aime avoir à chercher des solutions, me triturer les neurones. Et j'ai besoin de contacts sociaux. J'aime organiser, par exemple planifier un événement. Ou peut-être que je deviendrai brasseur de bière en République dominicaine (où j'ai déjà vécu pendant cinq ans).

Il arrive trop souvent qu'on ramène des soucis professionnels à la maison. Qu'on s'inquiète d'avoir commis une erreur – pour constater le lendemain que tout va bien. J'ai appris à déconnecter, ce genre de choses ne m'arrive plus aujourd'hui. Depuis, je me sens nettement mieux pendant mon temps libre.

Je travaille volontiers par équipe. Notre modèle de roulement est bon, nous avons suffisamment de temps de repos. Tout le monde pointe en arrivant et en partant. En ce qui concerne les heures supplémentaires, nous avons trouvé une bonne solution, après quelques discussions. Grâce au modèle des cinq équipes, je peux beaucoup plus profiter de ma famille pendant la semaine, entretenir mes contacts sociaux, faire des achats en dehors des heures de grande affluence. Ainsi, malgré ce travail par équipe, je n'ai pas de peine à concilier travail et famille. Pour ceux qui ont des horaires traditionnels, c'est inconcevable, mais pour moi, c'est normal. J'aime être papa. Mon fils m'accompagne toujours dans mes activités syndicales. Quand il était tout petit, j'ai aussi changé ses langes. Je soutiens la revendication d'un congé paternité payé.

Travail et syndicat vont de pair. Depuis mon apprentissage, c'est pour moi une évidence. J'apprécie beaucoup les très bons contacts que j'ai avec les responsables de Syna, qu'il s'agisse des responsables régionaux ou des secrétaires centraux. Je peux toujours m'adresser à eux lorsque j'ai une question. C'est très important pour moi, dans le cadre de mon activité au sein du comité régional de Syna. C'est donc tout naturellement que je suggère à tous mes collègues d'adhérer à Syna. Cela donne plus de poids au syndicat, par exemple lors des négociations de CCT. En tant que syndicat suisse, nous ne faisons pas tant de bruit, notre travail est plutôt discret. C'est peut-être la raison pour laquelle nombre de travailleurs et travailleuses ne se rendent même pas compte qu'ils profitent quotidiennement des acquis obtenus grâce aux syndicats, alors qu'ils n'en sont pas membres. Pour le personnel soumis à une CCT, nous avons déjà beaucoup obtenu en Suisse. Une fois qu'un point a été négocié et qu'il a été inscrit dans la CCT, il faut veiller à ce qu'il soit respecté. La bonne volonté seule n'y suffit pas.

J'estime que ma tâche au sein du syndicat et de la représentation du personnel (RP) consiste principalement à conserver les acquis. Dans le secteur de la construction, par exemple, le personnel avait obtenu une pause payée le matin, mais elle lui a été retirée. C'est une évolution négative. Nous avons la chance de pouvoir inscrire tout le temps que nous consacrons aux tâches de la RP en tant qu'heures de travail. Elles sont ensuite créditées sur le compte épargne-retraite.

Je sais que les responsables de la chimie entretiennent des contacts étroits les uns avec les autres, qu'ils communiquent, se concertent et qu'ils ont une très bonne coordination. Et c'est exactement ce que nous, membres du personnel, devrions faire pour atteindre nos objectifs.