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Vers un monitorage au rabais du personnel de santé?

Le monitorage des soins et des soignants dans toute la Suisse pourrait débuter en 2023 sous l'égide de l'OFSP. Syna s'en félicite mais craint que le modèle de suivi qui sera choisi ne permette pas d'évaluer assez précisément les conditions de travail objectives et subjectives ainsi que l'état de santé de l'ensemble des soignants. Cet ambitieux projet de monitorage , demandé en 2020 par Syna et ses partenaires syndicaux dans le cadre de la pandémie du covid-19, risque d'accoucher d'une souris.

Le rapport final sur une « base de planification pour l'élaboration d'un monitorage des soins » est désormais sur la table de l'OFSP. Lors d'une récente séance et phase de consultation, le document a été commenté et amendé par les membres de la Plateforme Personnel de santé, dont Syna fait partie depuis son lancement.

Il manque des critères subjectifs

Un consensus s'est dégagé sur une trentaine d'indicateurs-clés qui devraient permettre d'évaluer les quatre domaines d'observation définis:

  1. la place des soins infirmiers dans les soins de santé,
  2. une formation et des affectations conformes aux compétences exigées pour le personnel soignant
  3. les conditions de travail du personnel soignant et
  4. l'accès aux / la qualité des prestations de soins

Syna regrette l'absence de critères subjectifs tels que la charge de travail, les motifs de licenciement, les motifs de départ, etc. De même, des indicateurs essentiels relatifs aux conditions de travail font défaut : taux d'activité, fluctuations, postes vacants, heures supplémentaires, etc.

De manière plus générale, Syna s'interroge sur le fait que le monitorage ait été lié à la mise en œuvre de l'initiative sur les soins infirmiers et non à la situation du personnel durant la pandémie, ce qui était pourtant la motivation d'origine. Certes, cette stratégie permet de disposer d'une base légale justifiant un tel monitorage. Cependant, ce qui est discutable, c'est qu'il est fortement axé sur les soins infirmiers et les infirmières et ne prend pas suffisamment en compte les autres membres du personnel soignant.

La question du coût

Enfin, Syna espère que le financement de ce monitorage ne sera pas un problème, un enjeu politique ni un prétexte pour retenir le modèle le moins coûteux, donc le moins complet et pertinent. Le modèle d'analyse le plus complet et pertinent, soutenu par Syna, ne représenterait pas plus de 0,001% des 83 milliards de francs que coûte le système de santé chaque année. Le personnel soignant ne comprendrait pas une telle radinerie de la part de nos autorités.

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