Nous misons sur les conventions collectives

Quelle est l'importance de ce contrat collectif avec Lonza?
Johann Tscherrig: Lonza est de loin le plus gros employeur du Haut-Valais. Pour les habitants de la région, les conditions de travail et les salaires chez Lonza revêtent donc une grande importance. Pour la région, ce contrat est également un gage de stabilité. Nous, les syndicats Syna et Unia, discutons régulièrement avec la direction du site au travers de la commission d'entreprise. Actuellement, les affaires marchent bien chez Lonza, ce qui simplifie les choses...

Cela n'a pas toujours été le cas?
Il y a également eu des périodes difficiles durant lesquelles nous avons dû lutter. En 2012 par exemple, Lonza voulait supprimer 400 emplois. En négociant, nous avons obtenu une prolongation significative du délai de consultation afin d'élaborer des propositions alternatives. En parallèle, nous avons organisé des actions publiques, comme une résolution. Au final, «seuls» environ 20 emplois ont été supprimés. Dans cette situation, le contrat collectif a renforcé notre action. Sans lui, les dommages auraient été plus importants.

Quels sont les plus grands défis pour l'avenir du contrat collectif?
Lonza souhaite créer quelque 400 emplois ces prochaines années, ce qui est une bonne nouvelle. Néanmoins, à l'avenir, la production sera plus flexible et fera intervenir différents partenaires. On peut dès lors se demander à quoi ressembleront ces emplois. Les employés auront-ils un travail à durée indéterminée, temporaire, ou même sur appel? Nous nous engagerons pour qu'un maximum de postes bénéficient du contrat collectif, et pour éviter que seuls des contrats individuels soient proposés, comme prévu initialement semble-t-il.

L'une des plus jeunes CCT gérées par Syna a vu le jour en 2011 chez le commerçant de détail Lidl. Cette branche est bien connue pour ses bas salaires et ses nombreux emplois à temps partiel. Par conséquent, une CCT est particulièrement importante, car elle permet de régler des questions concernant les horaires, les pauses, les heures supplémentaires et, surtout, les salaires minimaux. Auparavant, une CCT avait été négociée avec Coop.
Informations de branche: commerce de détail

Les défis auquel fait face le commerce de détail n'épargnent pas les employés des shops de stations-service, souvent ouverts 24h/24. Cette année, les syndicats sont parvenus à imposer au patronat une CCT, gage de conditions de travail sûres, qui s'applique à tous les employés de la branche. Le Conseil fédéral ayant déclaré cette CCT de force obligatoire, elle s'applique automatiquement à chaque employeur de la branche.
Informations de branche: stations-service

La situation qui prévaut actuellement dans le secteur de la construction montre bien que malgré les CCT, le temps n'est pas toujours au beau fixe entre les syndicats et les patrons. Lorsqu'il convient de se battre pour des acquis importants et pour contraindre les employeurs à revenir à la table des négociations, Syna sait aussi se montrer combatif.
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