Il est encore trop tôt pour dire si de nouvelles mesures de protection devront être introduites à l'automne prochain. Les informations que nous avons collectées avec notre enquête n'en demeurent pas moins importantes pour nous et pour nos membres, puisqu'elles nous permettraient de formuler nos revendications de manière plus ciblée si la situation pandémique devait à nouveau s'aggraver.

Pour Syna, l'enquête a clairement révélé que la protection de la santé des travailleurs et travailleuses n'a pas été suffisamment respectée! Cela a entraîné des conséquences parfois désastreuses sur l'état psychologique et physique des salarié-e-s.

Résultats

Te sens-tu suffisamment protégé-e sur ton lieu de travail?

Quelque 40% des personnes interrogées indiquent se sentir trop peu protégées sur leur lieu de travail. Ces salarié-e-s travaillent en particulier dans la santé, où, en raison du manque de personnel dans les hôpitaux, il arrive qu'on demande même à des personnes testées positives de travailler.

As-tu dû effectuer beaucoup d'heures supplémentaires?

Les réponses à cette question varient énormément selon les branches. C'est dans la santé que les employé-e-s sont les plus nombreuses et nombreux (plus de 80%) à souffrir des heures supplémentaires à effectuer. Cela confirme la pénurie de personnel dans les soins, où beaucoup d'employé-e-s sont épuisé-e-s, en absence pour maladie ou quittent la branche. Celles et ceux qui en font les frais sont les personnes qui restent, qui font le travail et qui accumulent les heures supplémentaires. La situation est similaire dans le commerce de détail (69%). En comparaison, le secteur de la construction s'en sort relativement bien, avec 51%.

As-tu été contraint-e de travailler moins (heures négatives)?

Ton revenu a-t-il baissé?

Dans l'hôtellerie-restauration, les pertes de salaire constituent le problème le plus pressant, avec plus de la moitié du personnel concerné (54%). L'indemnisation simplifiée du chômage partiel permet d'éviter des licenciements lors d'interruptions inévitables et de courte durée du travail. Cependant, l'indemnisation du chômage partiel représentait dans de nombreux cas une réduction de 20 pour cent du revenu. Dans l'hôtellerie-restauration en particulier trop peu d'établissements semblent prêts à payer la différence.

Syna demande

qu'il n'y ait pas de répercussion des risques entrepreneuriaux:

L'accumulation d'heures négatives pendant la pandémie révèle que des économies sont effectuées aux dépens des salarié-e-s. Le chômage partiel simplifié est un moyen éprouvé d'éviter cela. Syna demande la prolongation de cette mesure, en particulier pour les branches qui risquent de nouvelles pertes en raison de la guerre en Ukraine (licenciements dans le tourisme, dans la branche aérienne, dans l'industrie d'exportation, etc.)

de meilleurs contrôles:

Si les employeurs imposent à nouveau des mesures, ils seront tenus d'en vérifier la bonne application. L'utilisation de moyens de lutte contre la pandémie - port du masque obligatoire, concepts d'hygiène, restrictions d'accès et règles de distanciation sociale - doit être contrôlée afin que l'ensemble du personnel se sente réellement protégé.

des plans de protection efficaces:

La protection contre la contagion ne doit pas devenir l'affaire privée du personnel. Si le virus devait à nouveau circuler de manière accrue en automne, les employeurs seraient responsables d'évaluer les risques et de définir un concept d'hygiène en entreprise qui règle l'utilisation des tests, du port du masque et du travail à domicile.