Skip to main content

Économie: le Covid-19 surmonté, les salaires doivent augmenter

Il faut enfin mieux rémunérer celles et ceux qui ont continué à travailler dans les conditions les plus difficiles. Celles et ceux dont le dévouement et la persévérance ont permis de faire en sorte que le confinement ne devienne pas un cauchemar permanent sur le plan économique et qui ont rendu possible la forte reprise économique actuelle.

L'année dernière, le personnel de la santé a été très applaudi. Mais de nombreux autres travailleuses et travailleurs n'ont pas obtenu la même reconnaissance, sans parler d'augmentations de salaire. On oublie facilement que le travail s'est également poursuivi dans l'artisanat et l'industrie, dans des conditions très difficiles. Les efforts consentis par le personnel dans ces branches ont largement contribué au fait que les effets de la crise sur l'économie ont été relativement limités et que le produit intérieur brut (PIB) repart déjà fortement à la hausse cette année. Les perspectives sont bonnes, il est donc temps de récompenser les travailleuses et les travailleurs pour leur engagement durant la pandémie et de rattraper les hausses de salaires structurelles manquées.

Santé

Dans le secteur de la santé, la pénurie de main d'œuvre qualifiée est déjà aiguë et va fortement s'aggraver du seul fait de l'évolution démographique. Des dizaines de milliers de soignantes et de soignants supplémentaires sont nécessaires. En outre, depuis la pandémie, les professionnels des soins infirmiers sont nombreux à avoir quitté prématurément la branche, principalement en raison des conditions de travail qui ne cessent de se déteriorer. Le salaire est aussi en cause. Depuis les vagues de privatisation, les rémunérations dans la santé sont inférieures à celles du service public. Il est donc urgent d'augmenter les salaires et d'améliorer significativement les conditions de travail afin de retenir le personnel dans la branche et d'attirer de nouveaux arrivants. Il faut donc procéder rapidement à un ajustement structurel important des salaires.

Commerce de détail

Dans le secteur alimentaire du commerce de détail, le travail s'est poursuivi sans interruption en 2020, et l'absence de tourisme d'achat a permis de réaliser des ventes record. Malgré tout, les salaires inférieurs à 4000 francs – à peine suffisant pour une vie (familiale) digne, même sans crise – sont encore très répandus dans ce secteur. Par conséquent, des hausses de salaire substantielles sont également nécessaires dans le commerce de détail pour compenser enfin les déficits salariaux structurels généralisés.

Artisanat

Le secteur principal de la construction et le second-œuvre sont sortis largement indemnes de la crise du coronavirus. Presque partout, le travail a pu se poursuivre, et la baisse du nombre de demandes de permis de construire a été modérée en 2020. Il n'est donc pas surprenant que la construction fonctionne à nouveau à plein régime. Cela n'aurait pas été possible sans les travailleuses et les travailleurs qui ont fait tourner le moteur de la construction sous un stress constant et dans des conditions extrêmement difficiles sur les chantiers, par un froid glacial, alors que les restaurants étaient fermés et que les travaux physiquement éprouvants devaient être effectués en portant des masques. Cet engagement doit être récompensé. Et l'urgence n'a jamais été aussi présente, car l'évolution des salaires a été absolument insuffisante pendant plus d'une décennie de boom de la construction: Dans le seul secteur principal de la construction, les salaires ont été bloqués à cinq reprises au cours des sept dernières années, malgré des résultats éblouissants. L'année dernière également, les ouvrières et les ouvriers sont repartis les mains vides. Malheureusement, la situation n'est guère meilleure dans le second-œuvre: là aussi, ces dernières années, y compris en 2020, le blocage des salaires a eu tendance à être la règle.

Industrie, chimie et pharmacie

Les perspectives dans l'industrie des machines sont bonnes. Les pertes de l'année passée liées à la pandémie ont presque été rattrapées et les carnets de commande sont pleins. Les travailleuses et les travailleurs de l'industrie, notamment des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM), doivent enfin en bénéficier. Dans ces branches, les salaires ont évolué de manière hésitante pendant des années et, dans certains cas, il en est résulté des pertes en termes de salaires réels. Il en va de même pour les industries chimique et pharmaceutique, qui sont en plein essor depuis des années: alors que la création de valeur y a augmenté de 75% au cours des six dernières années, les salaires n'ont augmenté que de 6%.

Sur le même sujet:

Les cookies facilitent la fourniture de nos services. En utilisant notre site Web, vous acceptez l'utilisation de cookies.
Plus d'informations Refuser Ok