Un an après l'adoption du congé paternité en Suisse, le bilan est plutôt négatif: en effet, de nombreux employeurs rechignent à accorder ces congés. Ce faisant, non seulement ils ignorent les besoins de leur personnel, mais sur le long terme, ils nuisent également à leur propre branche.
Il y a un an, le congé paternité a été approuvé. Une étude récente montre aujourd'hui que les employeurs de l'artisanat, des administrations cantonales et du secteur de la santé en particulier lésinent sur l'importance du temps accordé aux pères. Travail.Suisse et ses fédérations Syna et transfair, trouvent incompréhensible que les besoins des jeunes salariés de ces secteurs ne soient pas assez pris en considération et qu'on leur accorde que le minimum.
Il y a quelques semaines, la Banque cantonale de Schaffhause SHKB a communiqué avoir réduit le congé de maternité de ses employées de 16 à 14 semaines – en évoquant l'égalité de traitement entre hommes et femmes. Aujourd'hui, Travail.Suisse et ses associations membres ont remis 7429 signatures au directeur de la banque. Au nom de tous les signataires, ils ont exigé une égalité réelle et une levée immédiate de la mesure.
La Banque cantonale de Schaffhouse réduit le congé maternité de ses employées de 16 à 14 semaines et justifie cette mesure par l'égalité de traitement entre hommes et femmes. Syna et Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, l'ont constaté avec étonnement. Dans une lettre ouverte, elles demandent à la direction de la Banque de renoncer à cette réduction du congé maternité.
Le congé paternité est régi par la loi depuis le 1er janvier 2021 et de nombreux pères en ont déjà bénéficié. Mais certains sont laissés pour compte du fait que leur employeur les prive d'un temps important avec leur nouveau-né. Le syndicat Syna exige que les entreprises appliquent le congé conformément à la loi.
Un nouvel avis de droit vient appuyer la revendication des fédérations en faveur de l'addition, dans de nombreux cas, des solutions inscrites dans les conventions collectives de travail d'une part, et du congé paternité légal d'autre part.
Après un gel des salaires lors des négociations salariales, les patrons du second-œuvre se montrent tout aussi radins pour l'application du congé paternité: ils veulent soustraire le droit fixé par la CCT au droit fixé par la loi. Syna se bat pour que tu puisses prendre ton congé paternité comme la loi le prévoit.
Le groupe chimique BASF donne l'exemple aux autres entreprises en augmentant le congé paternité de ses employés à 4 semaines, avec un plein salaire.
Depuis janvier, de nombreux futurs pères peuvent se réjouir du nouveau congé paternité ancré dans la loi. Certains peuvent même s'attendre à plus de temps libre comme papa. C'est-à-dire, si leur convention collective de travail (CCT) prévoit déjà un tel congé.