Cela fait bien trop longtemps que les femmes taisent les discriminations qu'elles subissent au travail. Il est temps de faire voler en éclat le plafond de verre qui empêche insidieusement et trop souvent les femmes d'atteindre des postes hiérarchiques élevés. Les remarques sournoises, les préjugés doivent aujourd'hui être dénoncés et relégués aux oubliettes. Nous avons été trop polies, trop patientes, trop conciliantes: aujourd'hui, nous ne tolérons plus aucune discrimination au travail pour des raisons de genre ou d'orientation sexuelle. C'est le message que nous ferons entendre demain dans la rue, en exigeant haut et fort l'égalité maintenant!
Aujourd'hui encore, les femmes sont moins bien payées que leurs collègues masculins pour un même travail. L'égalité salariale a beau être inscrite dans la loi, ce droit est bafoué. C'est pourquoi nous descendrons dans la rue le 14 juin pour exiger «l'égalité salariale, maintenant!».
Les entreprises comptant 100 employé-e-s et plus ont jusqu'au 30 juin 2023 pour s'assurer de l'absence de discrimination salariale entre les femmes et les hommes et pour communiquer les résultats de leur analyse à leur personnel. Il est désormais possible de signaler anonymement les employeurs ne respectant pas cette obligation légale, grâce à un outil de lancement d'alertes. À cet effet, Travail.Suisse et ses fédérations mettent en ligne dès aujourd'hui la «Liste noire contre la discrimination salariale» sur le site RESPECT8- 3.CH, contribuant ainsi à la mise en oeuvre des analyses de l'égalité des salaires. De telles analyses ne constituent toutefois qu'une première étape nécessaire mais non suffisante pour instaurer l'égalité salariale. Travail.Suisse revendique des mesures efficaces contre la discrimination salariale, tant au niveau politique que dans le cadre du partenariat social.
Tant que l'égalité des chances entre hommes et femmes ne sera pas acquise, tant qu'être une femme constituera un facteur discriminant, la journée internationale de la femme aura sa raison d'être.
La discrimination salariale dont souffrent les femmes a encore augmenté, c'est ce que montrent les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique. En 2020, elle s'élève en moyenne à 47,8% de toutes les inégalités salariales mesurées en Suisse. Les femmes gagnent ainsi 8'604 francs de moins par an, uniquement parce qu'elles sont des femmes. Travail.Suisse, l'organisation faîtière de Syna, se montre consternée par cette évolution et demande à toutes les entreprises de s'enregistrer immédiatement sur la plateforme respect8-3.ch et de donner un signal contre la discrimination salariale. A moyen terme, le Parlement est invité à entamer les travaux sur une nouvelle révision de la loi sur l'égalité.
La prochaine réforme de l'AVS n'a pas encore été entièrement négociée. Cependant, il est déjà évident que le Parlement décidera d'élever l'âge la retraite pour les femmes. Or, égaliser les salaires entre les sexes serait plus favorable à l'AVS.
Dans le débat sur la réforme de l'AVS, l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes est quasiment acquise, renforçant encore l'«ordre divin». Le 18 septembre à Berne, nous enverrons un signal en faveur d'une véritable égalité en matière de salaires et de retraites!
Le Conseil des Etats ne veut pas d'une réelle transparence dans l'examen de l'égalité salariale. Aujourd'hui, il n'a pas réussi à donner à la loi sur l'égalité un peu plus d'efficacité et un élan important pour l'égalité. Syna et Travail.Suisse sont profondément déçues par cette décision.