Le 14 juin dernier, nous étions 300 000 à défiler dans toute la Suisse pour exiger l'égalité. Le constat est simple: le système patriarcal ne fonctionne plus. Nous avons assez attendu, nous avons été beaucoup trop patientes. Désormais, l'égalité c'est pour tout de suite. Ce n'est plus une option, mais une priorité pour Syna.
Malgré l'absence d'ancrage juridique, les entreprises appliquent un seuil de tolérance de 5% dans l'analyse des discriminations salariales entre femmes et hommes. La légitimité de ce seuil de tolérance a été examinée dans le cadre d'une étude. Travail.Suisse, l'organisation faîtière de Syna, salue cette analyse fondée. La conclusion de l'étude, selon laquelle le seuil de tolérance devrait seulement être réduit de moitié à 2,5%, est toutefois difficilement compréhensible. Travail.Suisse demande la fin de la tolérance en matière de discrimination et l'abolition complète du seuil de tolérance.
Cela fait bien trop longtemps que les femmes taisent les discriminations qu'elles subissent au travail. Il est temps de faire voler en éclat le plafond de verre qui empêche insidieusement et trop souvent les femmes d'atteindre des postes hiérarchiques élevés. Les remarques sournoises, les préjugés doivent aujourd'hui être dénoncés et relégués aux oubliettes. Nous avons été trop polies, trop patientes, trop conciliantes: aujourd'hui, nous ne tolérons plus aucune discrimination au travail pour des raisons de genre ou d'orientation sexuelle. C'est le message que nous ferons entendre demain dans la rue, en exigeant haut et fort l'égalité maintenant!
Aujourd'hui encore, les femmes sont moins bien payées que leurs collègues masculins pour un même travail. L'égalité salariale a beau être inscrite dans la loi, ce droit est bafoué. C'est pourquoi nous descendrons dans la rue le 14 juin pour exiger «l'égalité salariale, maintenant!».
Les entreprises comptant 100 employé-e-s et plus ont jusqu'au 30 juin 2023 pour s'assurer de l'absence de discrimination salariale entre les femmes et les hommes et pour communiquer les résultats de leur analyse à leur personnel. Il est désormais possible de signaler anonymement les employeurs ne respectant pas cette obligation légale, grâce à un outil de lancement d'alertes. À cet effet, Travail.Suisse et ses fédérations mettent en ligne dès aujourd'hui la «Liste noire contre la discrimination salariale» sur le site RESPECT8- 3.CH, contribuant ainsi à la mise en oeuvre des analyses de l'égalité des salaires. De telles analyses ne constituent toutefois qu'une première étape nécessaire mais non suffisante pour instaurer l'égalité salariale. Travail.Suisse revendique des mesures efficaces contre la discrimination salariale, tant au niveau politique que dans le cadre du partenariat social.
Je suis membre de Syna depuis 1998 après avoir été syndiquée depuis 1974 auprès de l'un des prédécesseurs de Syna. Mère de famille, j'ai toujours travaillé dans les soins à temps partiel à raison de 50% quand mes enfants étaient petits et à 80% durant 30 ans. Depuis septembre 2020 je suis à la retraite et je reste très engagée au sein de Syna, tant au niveau jurassien qu'au niveau suisse.
Le 14 juin, nous manifestons pour faire reconnaitre la pénibilité au travail des professions féminisées. La nouvelle classe ouvrière est majoritairement féminine et travaille dans les services, dans des conditions de travail souvent précaires. Bas salaires, horaires étendus, pression croissante. Cela ne peut changer que si les travailleuses se soulèvent et se battent pour leurs droits.