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Malgré l'absence d'ancrage juridique, les entreprises appliquent un seuil de tolérance de 5% dans l'analyse des discriminations salariales entre femmes et hommes. La légitimité de ce seuil de tolérance a été examinée dans le cadre d'une étude. Travail.Suisse, l'organisation faîtière de Syna, salue cette analyse fondée. La conclusion de l'étude, selon laquelle le seuil de tolérance devrait seulement être réduit de moitié à 2,5%, est toutefois difficilement compréhensible. Travail.Suisse demande la fin de la tolérance en matière de discrimination et l'abolition complète du seuil de tolérance.

Cela fait bien trop longtemps que les femmes taisent les discriminations qu'elles subissent au travail. Il est temps de faire voler en éclat le plafond de verre qui empêche insidieusement et trop souvent les femmes d'atteindre des postes hiérarchiques élevés. Les remarques sournoises, les préjugés doivent aujourd'hui être dénoncés et relégués aux oubliettes. Nous avons été trop polies, trop patientes, trop conciliantes: aujourd'hui, nous ne tolérons plus aucune discrimination au travail pour des raisons de genre ou d'orientation sexuelle. C'est le message que nous ferons entendre demain dans la rue, en exigeant haut et fort l'égalité maintenant!

Les entreprises comptant 100 employé-e-s et plus ont jusqu'au 30 juin 2023 pour s'assurer de l'absence de discrimination salariale entre les femmes et les hommes et pour communiquer les résultats de leur analyse à leur personnel. Il est désormais possible de signaler anonymement les employeurs ne respectant pas cette obligation légale, grâce à un outil de lancement d'alertes. À cet effet, Travail.Suisse et ses fédérations mettent en ligne dès aujourd'hui la «Liste noire contre la discrimination salariale» sur le site RESPECT8- 3.CH, contribuant ainsi à la mise en oeuvre des analyses de l'égalité des salaires. De telles analyses ne constituent toutefois qu'une première étape nécessaire mais non suffisante pour instaurer l'égalité salariale. Travail.Suisse revendique des mesures efficaces contre la discrimination salariale, tant au niveau politique que dans le cadre du partenariat social.

Je suis membre de Syna depuis 1998 après avoir été syndiquée depuis 1974 auprès de l'un des prédécesseurs de Syna. Mère de famille, j'ai toujours travaillé dans les soins à temps partiel à raison de 50% quand mes enfants étaient petits et à 80% durant 30 ans. Depuis septembre 2020 je suis à la retraite et je reste très engagée au sein de Syna, tant au niveau jurassien qu'au niveau suisse.

Grâce à des syndicalistes combatives, les thèmes de l'égalité occupent une place centrale dans le syndicat et la société. Mais cela n'a pas toujours été le cas: au début, elles vivaient plutôt dans l'ombre.

Le 14 juin, nous manifestons pour faire reconnaitre la pénibilité au travail des professions féminisées. La nouvelle classe ouvrière est majoritairement féminine et travaille dans les services, dans des conditions de travail souvent précaires. Bas salaires, horaires étendus, pression croissante. Cela ne peut changer que si les travailleuses se soulèvent et se battent pour leurs droits.

Aujourd'hui, le Conseil national a rejeté la motion Gysin qui demandait de protéger les jeunes pères contre le licenciement pendant le congé paternité, comme le sont les mères. En revanche il a dit oui à la motion Hess qui demande de compléter la loi sur l'égalité avec des sanctions en cas de violation de l'égalité salariale. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleuses et des travailleurs et initiateur du congé paternité de deux semaines, regrette vivement le premier vote, contraire au principe constitutionnel de l'égalité entre femmes et hommes, mais est satisfaite que la nécessité de réviser la loi sur l'égalité, incomplète, soit enfin reconnue.
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